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Le taux d’inflation en Europe

Le taux d’inflation annuel dans l’Union européenne a connu une baisse au mois d’août 2023, s’établissant à 5,9 %. Il était de 5,2 % pour les seuls pays de la zone euro. Qu’en est-il dans chacun des Etats membres ? Et quelles sont les causes de l’inflation historique qui touche l’Europe depuis deux ans ?

Le taux d’inflation annuel a de nouveau baissé en août 2023. Il s’est établi à 5,9 % dans l’Union européenne. La zone euro enregistre quant à elle un taux de 5,2 % dans les 20 pays disposant de la monnaie unique. Ces chiffres étaient respectivement de 6,1 % et 5,3 % au mois de juillet 2023.

Le taux d’inflation annuel correspond à la variation des prix entre le mois en cours et le même mois de l’année précédente. C’est le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) de lutter contre une inflation trop forte en Europe.

Bien qu’enregistrant une baisse depuis le début de l’année, les taux d’inflation restent inédits depuis les débuts de l’euro il y a plus de 20 ans. Ils sont portés par la hausse des prix de l’alimentation, de l’alcool et du tabac avec un taux annuel de 9,7 %, ou encore des services (5,5 % en août 2023 par rapport à août 2022).

Le taux d’inflation dans les pays européens

Les pays avec les taux d’inflation annuels les plus faibles sont le Danemark (2,3 %), l’Espagne et la Belgique (2,4 %). A l’inverse, la Hongrie (14,2 %), la République tchèque (10,1 %) et la Slovaquie (9,6 %) sont les pays les plus touchés par la hausse des prix. La France arrive en douzième position parmi les économies de l’UE, avec un taux annuel d’inflation qui s’élève à 5,7 % en août 2023.

Des économies importantes telles que l’Allemagne (1ère de l’UE) ou l’Italie (3e) connaissent des taux d’inflation records, respectivement 6,4 % et 5,5 %. La première n’avait pas connu de tels chiffres depuis les années 1950, et la seconde depuis près de 40 ans.

Les causes de cette inflation historique en Europe

En cause, une inflation qui s’est installée durablement dans les mois qui ont suivi la crise liée au Covid-19 en raison de la reprise économique, puis la guerre en Ukraine qui touche le continent européen depuis la fin du mois de février 2022.

Les prix de l’énergie ont augmenté de manière exceptionnelle (ceux du pétrole brut ont bondi de 350 % entre avril 2020 et avril 2022, soit la plus forte augmentation sur deux ans depuis 1973) mais aussi ceux des denrées alimentaires puisque l’Ukraine et la Russie représentent environ 30 % des exportations de blé au niveau international. Bien que les prix de gros de l’énergie ou des matières premières baissent depuis quelques semaines, leur répercussion sur le portefeuille des ménages et sur l’inflation d’autres secteurs (qui utilisent de l’énergie pour produire ou pour vendre) continue de se faire sentir.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde expliquait au début du conflit que l’attaque de la Russie sur le territoire ukrainien avait causé “une incertitude considérable” pour les perspectives économiques dans l’Union européenne. Ce conflit a, selon elle, produit un “choc d’offre” qui accentue l’inflation et “réduit la croissance simultanément”. Pour atténuer cette flambée, les gouverneurs de la BCE ont décidé de relever les taux directeurs à plusieurs reprises depuis juillet 2022, alors qu’ils n’avaient pas été augmentés depuis le début des années 2010. Le 14 septembre dernier, les taux ont encore été relevés car “l’inflation continue de ralentir mais devrait toujours rester trop forte pendant une trop longue période”.

Comme le montre le graphique plus haut, l’inflation ne s’explique pas seulement par des effets directs et mécaniques de la guerre en Ukraine. Un document de la BCE d’avril 2023 note par exemple que “la hausse des bénéfices [des entreprises] a joué un rôle important dans la hausse de l’inflation”, en particulier depuis le troisième trimestre 2022. Certaines sociétés de plusieurs secteurs ont ainsi augmenté leurs marges. La cellule investigation de Radio France pointait aussi du doigt les spéculations sur les marchés agricoles mondiaux.

Evolution du taux d’inflation dans l’Union européenne entre août 2022 et août 2023

PaysTaux d’inflation annuel en août 2022 (%)Taux d’inflation annuel en août 2023 (%)
Allemagne8,86,4
Autriche9,37,5
Belgique10,52,4
Bulgarie157,5
Chypre9,63,1
Croatie12,68,4
Danemark9,92,3
Espagne10,52,4
Estonie25,24,3
Finlande7,93,1
France6,65,7
Grèce11,23,5
Hongrie18,614,2
Irlande94,9
Italie9,15,5
Lettonie21,45,6
Lituanie21,16,4
Luxembourg8,63,5
Malte7,05,0
Pays-Bas13,73,4
Pologne14,89,5
Portugal9,35,3
République tchèque17,110,1
Roumanie13,39,3
Slovaquie13,49,6
Slovénie11,56,1
Suède9,54,5
Union européenne10,15,9
Zone euro9,15,2
Source : Eurostat

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  • Consommation

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5 commentaires

  • Avatar privé
    martin

    mon commentaire se résume à une question de liberté de ton. Pourquoi une charte de modération ? Le ton d’un commentaire d’une question ou d’une certitude est peut-être plus respectueux quand il est affirmé avec conviction et intelligence qu’avec une modération suspecte. a vouloir Brider, mouler avec un politiquement correct est en soi un manque total de de liberté d’expression et de ton.

  • Avatar privé
    martin

    Je suis perplexe de voir de si grands économistes avoir des certitudes sur tout ! Pourtant il n’y a jamais autant de mauvaises décisions prises économiquement au niveau nationale et internationales et surtout par un manque d’anticipations et de stratégies. Ce qui me fait dire cela se sont les évidences des résultats et les conséquences et non ce que je pourrais suggérés comme idées.

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    Desremaux Florence

    Bonjour, quelle est la source svp de vos chiffres ?
    Article très intéressant. Merci

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    LE MOIGNE

    L’article ne précise pas si cette inflation est spéculative ou non : les réserves et les autres sources d’approvisionnement de gaz et de pétrole (achats massifs avant la guerre, poursuite des appros pendant) ou de céréales (levée des jachères et des quotas européens) devraient limiter l’impact de la guerre en Ukraine. Ou est-ce un prétexte pour masquer un usage exagéré de la planche à billets et du recours systématique aux emprunts (“coûte que coûte”) bien avant cette guerre ? Bref quel plan de protection (à part encore des aides) pour remettre le train Europe sur ses rails du pacte de stabilité ?