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La campagne électorale se prolonge en France. Le dimanche 9 juin 2024, quelques minutes seulement après la fermeture des derniers bureaux de vote dans l’Hexagone et la publication de premières estimations de résultats des élections européennes, le chef de l’Etat Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale.
Conséquence : les 577 députés français ont été démis de leur fonction, et des élections législatives anticipées ont été convoquées, les 30 juin et 7 juillet. Certains des 81 eurodéputés français élus dimanche 9 juin ont été investis candidats par leur parti pour ces élections législatives. Ils ont ainsi enchaîné une deuxième campagne électorale d’affilée, après celle des européennes.
En cas de victoire sur leur circonscription le 7 juillet, ils devront choisir entre leur mandat national et européen : il est interdit de cumuler des fonctions au Parlement européen et dans un Parlement national. Mais rien ne les empêche pour autant de candidater à d’autres scrutins parallèlement à leur mandat de parlementaire européen.
Le contingent de représentants français à Strasbourg pourrait donc être modifié avant même que les eurodéputés ne siègent pour la première fois au sein du Parlement européen, lors de la session plénière constitutive qui se tiendra du 16 au 19 juillet 2024.
Parmi les 81 nouveaux députés européens français élus le dimanche 9 juin, on en compte aujourd’hui neuf investis par leur parti pour les élections législatives, et quatre qui figurent comme candidats suppléants. Par ailleurs, cinq anciens eurodéputés de la mandature 2019-2024 qui n’ont pas été réélus le 9 juin sont également candidats aux élections législatives.
Quels députés européens sont candidats aux législatives ?
On dénombre neuf députés européens français candidats aux élections législatives. Huit d’entre eux sont des élus du Rassemblement national et tous sont présents au second tour qui se tiendra dimanche 7 juillet.
Anne-Sophie Frigout prendra-t-elle sa revanche dans la 2e circonscription de la Marne ? L’eurodéputée RN avait remporté un siège à l’Assemblée nationale en 2022, avant que son élection ne soit invalidée par le Conseil constitutionnel. Anne-Sophie Frigout avait finalement perdu face à la candidate du camp présidentiel lors d’une élection législative partielle. Arrivée en tête dans la Marne avec 36,3 % des voix dimanche 30 juin, elle devance Laure Miller (Ensemble, 30,4 %) et Stéphane Pirouelle (NFP, 21,8 %). Ce dernier a annoncé qu’il se retirait pour le second tour au profit de la candidate d’Ensemble.
Elue au Parlement européen en 2019 et réélue le 9 juin, Virginie Joron (RN) est candidate dans le Bas-Rhin. Arrivée en troisième position sur la 2e circonscription alsacienne, l’eurodéputée a obtenu 21,2 % des suffrages, au coude-à-coude avec Rebecca Breitman (Ensemble, 22,6 %). Mais c’est le député sortant, l’Insoumis Emmanuel Fernandes (NFP), qui est arrivé largement en tête, enregistrant 43,9 % des voix.
Députée européenne depuis 2022, Marie Dauchy a également tenté sa chance pour occuper un siège de l’Assemblée nationale. Investie dans la 3e circonscription de Savoie, la candidate RN a terminé en deuxième position (36 %), derrière Emilie Bonnivard (Les Républicains, 40,9 %) mais devant Daniel Ibanez (NFP, 21,8 %). Qualifié pour le second tour, ce dernier s’est désisté.
Julie Rechagneux (RN), tout juste élue au Parlement européen, se représente quant à elle dans la 4e circonscription de Gironde. Avec 32,4 % des voix au premier tour, elle se retrouve dans un duel face au socialiste Alain David (NFP), qui a recueilli 42,4 % des suffrages sur son nom dimanche.
Porté par les bons scores du Rassemblement national en outre-mer, Rody Tolassy (25,9 %) parvient lui aussi à se hisser au second tour dans la 3e circonscription de Guadeloupe. Il affrontera Max Mathiasin (36,2 %), un candidat divers gauche.
Avec 39,5 % des voix, Julien Leonardelli (RN) a réalisé une percée dans la 5e circonscription de Haute-Garonne face au député sortant Jean-François Portarrieu (Ensemble, 29,4 %). Arrivée en troisième position, la candidate du Nouveau Front populaire, Sylvie Espagnolle (27,7 %), a retiré sa candidature et ne participera pas au second tour.
Lui aussi est reparti en campagne dans la circonscription qu’il convoitait en 2022, la 2e des Vosges. En tête au premier tour du scrutin de 2024, Gaëtan Dussausaye a obtenu 48,2 % des suffrages. L’ancien patron du Rassemblement national de la jeunesse fait face au candidat de la coalition présidentielle, David Valence (30,8 %).
Enfin, Sylvie Josserand (RN, 42,1 %) se qualifie elle aussi au second tour. Aussitôt élue, cette novice au Parlement européen mène sa première campagne pour des législatives dans la 6e circonscription du Gard. Elle affrontera l’écologiste spécialiste de la laïcité Nicolas Cadène (NFP, 28,8 %) dimanche 7 juillet. Qualifié au second tour, le candidat Modem Aurélien Colson (20,7 %) s’est désisté en faveur de ce dernier.
La seule candidature d’une députée européenne française hors RN est celle d’Emma Fourreau. Candidate sur la 1ère circonscription du Calvados, la co-responsable des Jeunes insoumis est arrivée en deuxième position (34,8 %), derrière le maire de Caen Joël Bruneau (Les Républicains, 43,1 %). Elle y avait déjà candidaté en 2022, échouant à se faire élire de quelques voix seulement. En troisième position, la candidate RN Ludivine Daoudi s’était elle aussi qualifiée pour le second tour avec 19,9 % des voix mais a retiré sa candidature après la diffusion d’une photo d’elle portant une casquette de nazi.
Quels députés européens sont candidats suppléants aux législatives ?
Pour candidater aux élections législatives en France, il est impératif de le faire en binôme : un candidat titulaire et un candidat suppléant, qui remplace le premier si celui-ci démissionne. Mais le rôle de suppléant, le plus souvent anecdotique, est aussi parfois symbolique et permet d’apporter du poids à une candidature. C’est certainement pour cette raison que quatre eurodéputés français ont été investis candidats suppléants lors de ces élections législatives.
Ainsi François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains aux élections européennes de 2019 et 2024, a-t-il épaulé Arnaud Poulain dans la 1ère circonscription des Yvelines. Un candidat qu’il connaît bien, puisqu’il est son collaborateur depuis cinq ans au Parlement européen, et fut son coordinateur de campagne lors du scrutin de 2019. Il n’y aura toutefois pas de second tour pour ce binôme arrivé en 4e position dimanche 30 juin, derrière Ensemble, le NFP et le RN.
Fabienne Keller porte aussi les couleurs de son camp. Députée européenne depuis 2019 et questeure du Parlement européen lors de la dernière mandature, l’ancienne maire de Strasbourg supplée Etienne Loos, candidat de la majorité présidentielle dans la 1ère circonscription du Bas-Rhin. Au premier tour, ce dernier est arrivé en seconde position (24,3 %), loin derrière la députée sortante écologiste Sandra Regol (NFP, 47,6 %).
Deux eurodéputées du Rassemblement national suppléent par ailleurs des candidats de l’union avec Les Républicains d’Eric Ciotti. Mathilde Androuët est la suppléante de Babette de Rozières dans la 7e circonscription des Yvelines, tout comme Angéline Furet avec François Fevre dans la 2e circonscription de la Sarthe. Tous deux sont qualifiés pour le second tour des élections législatives.
Du côté du Parti socialiste et de Place publique, des Ecologistes (ex-EELV) ainsi que de Reconquête, aucun des députés européens élus le dimanche 9 juin n’ont été investis candidats aux élections législatives anticipées.
Quels anciens députés européens non réélus sont candidats aux législatives ?
Parmi les milliers de candidats à ces élections législatives, on retrouve également d’anciens visages du Parlement européen. Non réélu aux élections européennes de 2024 car en 11e position sur la liste LR, Geoffroy Didier a été investi par son parti dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine. Il est arrivé en seconde position dimanche (19,9 %), derrière la sortante de la majorité présidentielle, Constance Le Grip (40,1 %).
Egalement présente sur la liste LR pour les élections du 9 juin, Nathalie Colin-Oesterlé (UDI) est parvenue au second tour dans la 3e circonscription de Moselle, avec 34,7 % des voix. Elle affronte en duel le candidat du Rassemblement national, Victor Chomard (35,3 %), la députée sortante LFI Charlotte Leduc (28,3 %) s’étant désistée.
Leur ancienne collègue à Strasbourg, Laurence Sailliet (qui ne figurait pas sur la liste LR aux européennes), était quant à elle candidate sur la 1ère circonscription de Paris. Mais l’ex-chroniqueuse de “Touche pas à mon poste” a été éliminée dès le premier tour, enregistrant 5,5 % des voix.
Plus à gauche, Benoît Biteau, qui était en 6e position sur la liste des Ecologistes (ex-EELV) aux européennes, n’a pas été réélu non plus au Parlement européen. Il brigue un siège de député français cette fois-ci, dans la 2e circonscription de Charente-Maritime. Arrivé en deuxième position (26,9 %) au premier tour du scrutin, l’ancien eurodéputé paysan affrontera la candidate RN Karen Bertholom (34,4 %) au second, la députée sortante Anne-Laure Babault (Ensemble) ayant annoncé son retrait.
Quant à Pierre Larrouturou, ancien député européen, il se présente dans la 5e circonscription de l’Essonne. Avec 37,9 % des suffrages, le fondateur du petit parti de gauche Nouvelle Donne affrontera le candidat d’Ensemble, Paul Midy (32,5 %).
Enfin, Emmanuel Maurel, eurodéputé de 2014 à 2024 et candidat cette année sur la liste du PCF, fera face au Rassemblement national dans la 3e circonscription du Val-d’Oise aux élections législatives. Il a obtenu 35,6 % des voix dimanche, contre 27,6 % pour sa concurrente Kimberley Lelaidier. Qualifiée pour le second tour, la candidate de la majorité présidentielle, Cécile Rilhac (23,5 %), s’est désistée à son profit.
D’anciens députés européens, qui ont quitté le Parlement européen ces dernières années pour exercer des mandats nationaux ou des fonctions gouvernementales, sont eux aussi candidats lors des élections législatives anticipées. C’est le cas de Stéphane Séjourné, eurodéputé de 2019 à janvier 2024, date à laquelle il est devenu ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Il brigue pour la première fois un mandat de député français dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine. Celui qui dirige également le parti Renaissance a viré largement en tête du premier tour (46,1 %).
Elus à l’Assemblée nationale en 2022, quatre députés européens avaient quitté l’hémicycle européen pour rejoindre le palais Bourbon. Hélène Laporte (RN, 2e circonscription du Lot-et-Garonne), Joëlle Mélin (RN, 9e circonscription des Bouches-du-Rhône), Julie Lechanteux (RN, 5e circonscription du Var) et le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard (4e circonscription des Bouches-du-Rhône), sont tous les quatre candidats à leur réélection. L’Insoumis a été réélu dès le premier tour à Marseille, tout comme Julie Lechanteux dans le Var, tandis que les deux autres prétendantes sont qualifiées pour le second tour du 7 juillet.
Du côté des Républicains, le médecin Philippe Juvin, ancien eurodéputé (2009-2019), l’a emporté dès le premier tour dans sa circonscription des Hauts-de-Seine avec 52 % des voix.
Le député sortant Clément Beaune, ancien ministre délégué chargé de l’Europe (2020-2022), a quant à lui été éliminé dès le premier tour dans la 7e circonscription de Paris. Il a obtenu 32,8 % des voix, derrière le socialiste Emmanuel Grégoire (NFP, 50,9 %).
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