![Selon la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, la décision prise le 6 juin d'abaisser de 0,25 points les taux d'intérêts marque le début d'une "réduction" des taux d'intérêt par rapport à leur niveau record - Crédits : Banque centrale européenne / Flickr CC BY-NC-ND 2.0](https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2024/06/Abaissement-taux-directeurs-BCE-1-1024x683.png)
“La Banque centrale européenne (BCE) a réduit les taux d’intérêt de la zone euro de 0,25 point de pourcentage jeudi, comme attendu par les analystes et économistes”, note La Libre.
Le taux de dépôt passe ainsi de 4 % à 3,75 %. Une baisse “qui n’a pas encore été imitée par les banques centrales des Etats-Unis et du Royaume-Uni, [et qui] représente une étape importante dans la lutte contre l’inflation après la plus forte hausse des prix observée depuis une génération” [Financial Times].
Relèvements sans précédents
“Cette décision met fin à un cycle de relèvement des taux sans précédent” lancé il y a deux ans, rappelle Le Monde. A cette date, “les tarifs de l’énergie [flambent] à cause de la guerre en Ukraine”, tandis que “les perturbations des chaînes mondiales d’approvisionnement liées à la pandémie de Covid-19 se [font] toujours sentir”, détaille Le Monde. En juillet 2022, “l’inflation dépasse les 8 %” (elle atteindra même le niveau record de 10,6 % en octobre 2022) : la BCE décide alors d’augmenter ses taux directeurs pour la première fois depuis onze ans [Public Sénat].
Au cours des deux années qui suivent, l’institution aura relevé ses taux à dix reprises “pour lutter contre l’inflation élevée”. “Des taux d’intérêt plus élevés rendent les emprunts plus coûteux et freineraient la demande, et donc l’inflation”, explique La Libre. Et en 2024, “le recul notable de l’inflation, [à] 2,6 % au mois de mai, a fini par convaincre le conseil des gouverneurs de la BCE de relâcher la bride monétaire”, relate Sud Ouest.
Quelles tendances ?
Rien n’assure toutefois que cette tendance à la baisse soit durable. Une légère augmentation de l’inflation a même été observée en début d’année, notamment en “Allemagne, la première économie de la zone euro” où elle atteignait 2,4 % en mai [Challenges]. Et dans l’ensemble de l’UE, “les prévisions d’inflation ont été revues à la hausse par rapport à celles de mars, avec des estimations à 2,5 % en 2024 et 2,2 % en 2025, enfin 1,9 % en 2026″, souligne Sud Ouest.
La décision de la BCE devrait néanmoins bénéficier à plusieurs acteurs européens. Les particuliers qui demandent un crédit, par exemple, puisque les établissements bancaires, “en empruntant pour moins cher auprès de la BCE, pourront en effet diminuer les taux d’intérêts et assouplir leurs conditions de prêt”, constate Public Sénat. Et “les Etats endettés, puisqu’une baisse des taux directeurs permet aussi un allègement des conditions pour l’emprunt public”, poursuit le média. En revanche, elle pourrait “être une mauvaise nouvelle pour les épargnants”.
Pas d’engagements sur les futures réductions
Pour la présidente de la BCE Christine Lagarde, il est “très probable” que cette décision marque le début d’une “réduction” des taux d’intérêt par rapport à leur niveau record [Financial Times]. Toutefois, les futures mesures “dépendront des données que nous recevrons”, précise-t-elle [Financial Times]. “Nous ne nous engageons pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière”, a-t-elle ainsi “douché” au cours d’une conférence de presse [Le Figaro].
“Malgré les progrès réalisés au cours des derniers trimestres, les pressions sur les prix intérieurs restent fortes, car la croissance des salaires est élevée, et l’inflation devrait rester supérieure à l’objectif fixé [de 2 %] pendant une bonne partie de l’année prochaine”, indique ainsi un communiqué de l’institution cité par CNN. Celui-ci précise que les taux d’intérêt seront maintenus à un niveau “suffisamment restrictif aussi longtemps que nécessaire”.
Outre les “éventuels effets de second tour des augmentations de salaires” – quand hausse des rémunérations et hausse des prix s’entretiennent mutuellement [Le Monde], les gouverneurs de la BCE scrutent également la prochaine décision de la banque centrale des Etats-Unis à la fin de l’année. Car “prendre trop d’avance” sur cette dernière pourrait aussi “faire perdre de la valeur à l’euro par rapport au dollar, ce qui aurait pour effet d’augmenter l’inflation en Europe en renchérissant le prix des importations” [CNN].
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