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Zone euro : en raison d’une remontée de l’inflation, la baisse des taux de la BCE pourrait être moins importante que prévu

Pour la première fois de l’année, l’inflation de la zone euro sur un an est repartie à la hausse, à 2,6 % en mai, selon les chiffres d’Eurostat publiés vendredi 31 mai. Cette remontée des prix pourrait conduire la Banque centrale européenne (BCE) à un assouplissement monétaire moins fort que prévu, même si la baisse de ses taux envisagée pour début juin devrait être maintenue.

En France, l'inflation sur un an s'établit à 2,7 % pour le mois de mai 2024, une hausse de 0,3 point par rapport à avril selon Eurostat - Crédits : Nikada / iStock
En France, l’inflation sur un an s’établit à 2,7 % pour le mois de mai 2024, une hausse de 0,3 point par rapport à avril selon Eurostat - Crédits : Nikada / iStock

Voilà une mauvaise nouvelle qui tombe mal”, commente La Tribune. “Juste avant la première baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne attendue jeudi [6 juin] et les élections européennes de ce week-end, Eurostat a publié des chiffres d’inflation en zone euro en hausse. Ainsi, en mai, la hausse des prix s’est établie à 2,6 % sur un an”, poursuit le quotidien, qui fait savoir que celle-ci était de 2,4 % en avril.

La montée des prix à la consommation s’éloigne donc “provisoirement de l’objectif de 2 % fixé par l’institution monétaire”, souligne La Croix. Si la BCE prévoyait une inflation de 2,5 % au mois de mai, ce “revers temporaire ne devrait pas menacer la baisse des taux” qu’elle devrait annoncer jeudi 6 juin [La Croix].

L’inflation a été plus que divisée par quatre depuis le record de 10,6 % sur un an atteint en octobre 2022, quand les tarifs de l’énergie flambaient dans le contexte de la guerre en Ukraine”, indique TV5 Monde.

Une inflation alimentée par les services et l’énergie

Autre mauvaise nouvelle, l’inflation sous-jacente – c’est-à-dire corrigée des prix volatils de l’énergie et de l’alimentation – particulièrement scrutée par les marchés financiers et la BCE, est également repartie à la hausse à 2,9 %, après 2,7 % en avril, selon les chiffres d’Eurostat”, rapporte La Tribune.

Le journal économique précise que la remontée de l’inflation s’explique par “l’accélération des prix des services et de l’énergie”. Les premiers “ont augmenté de 4,1 %” après une hausse de 3,7 % en avril, tandis que les seconds se sont accrus de “0,3 % en mai par rapport au mois précédent” durant lequel “ils avaient chuté de 0,6 %”, note Die Zeit. En revanche, l’inflation a décéléré dans les “produits alimentaires, à 2,6 % (-0,2 point par rapport à avril) et dans les biens industriels (à 0,8 %, -0,1 point)”, détaille l’institut statistique européen [La Croix].

Parmi les Etats membres de la zone euro, “les taux d’inflation les plus élevés en mai ont été observés en Belgique (4,9 %), en Croatie (4,3 %) et au Portugal (3,9 %)”, ce dernier connaissant ainsi son taux “le plus haut depuis un an”, rapporte Euronews.

A l’inverse, la Lettonie (0,2 %), la Finlande (0,5 %), l’Italie et la Lituanie (0,8 %) enregistrent “les taux les plus bas”, indique la chaîne d’information en continu. “L’inflation a atteint 2,7 % en France et 2,8 % en Allemagne”, ajoute TV5 Monde.

Vers une première baisse des taux de la BCE en juin

Malgré la hausse de l’inflation sur un an en mai, on s’attend toujours à ce que la “BCE procède à un abaissement des taux [lors de son Conseil des gouverneurs prévu le 6 juin], ce qui ferait d’elle la première banque centrale de premier plan à assouplir sa politique monétaire” [Financial Times]. La BCE avait jugé “plausible” de commencer à baisser ses taux directeurs en juin, selon le compte rendu d’une réunion paru le 10 mai, rappelle La Tribune.

En revanche, “la BCE sera prudente et il est peu probable qu’elle abaisse (de nouveau) ses taux d’intérêt lors de la réunion de juillet”, estime Riccardo Marcelli Fabiani pour Oxford Economics [La Croix]. Le quotidien économique belge L’Echo relate ainsi que les investisseurs sur le marché monétaire “sont désormais moins nombreux à miser sur trois baisses de taux de la BCE cette année : la thèse de deux assouplissements monétaires est confortée par les données d’inflation”.

Pour endiguer l’inflation liée à l’augmentation des prix de l’énergie ayant résulté de la guerre en Ukraine, “la BCE [avait] augmenté les coûts d’emprunt à un rythme sans précédent depuis juillet 2022 en passant ses taux de 0 % à 4 et 4,75 %”, rappelle La Tribune. Ces derniers ont été “maintenus inchangés à un niveau record depuis octobre 2023, au prix d’une croissance économique en berne”, complète le quotidien. 

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