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A la tête du Conseil de l’UE le 1er juillet prochain, la Hongrie présente ses priorités pour les six prochains mois

La Hongrie de Viktor Orbán assurera la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne à partir du 1er juillet 2024 pendant six mois. Budapest a placé, mardi 18 juin, la compétitivité, le durcissement des politiques d’immigration ainsi qu’un élargissement “équilibré” de l’UE en haut de son agenda.

Le ministre hongrois des Affaires européennes János Bóka (ici à Bruxelles en février 2024) a détaillé lors d'une conférence de presse, mardi 18 juin, les sept priorités stratégiques que poursuivra Budapest pendant sa présidence tournante du Conseil de l'UE de juillet à décembre 2024 - Crédits : Claudio Centonze / Commission européenne
Le ministre hongrois des Affaires européennes János Bóka (ici à Bruxelles en février 2024) a détaillé lors d’une conférence de presse, mardi 18 juin, les sept priorités stratégiques que poursuivra Budapest pendant sa présidence tournante du Conseil de l’UE de juillet à décembre 2024 - Crédits : Claudio Centonze / Commission européenne 

On connaît le talent de Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, pour la provocation”, écrivent Les Echos dans leur propos introductif. “Il en a de nouveau fait une démonstration, ce mardi 18 juin, lorsque son ministre des Affaires européennes János Bóka a dévoilé [lors d’une conférence de presse à Budapest] le slogan de la présidence hongroise de l’UE qui débutera le 1er juillet : ‘Make Europe great again’ “, rapporte le quotidien économique. Durant les six prochains mois, la Hongrie souhaite conduire une “présidence active”, a-t-il expliqué, cité par Le HuffPost.

Une copie quasi exacte du slogan adopté par l’ancien président américain Donald Trump [lors de la campagne électorale de 2016]”, qui a déjà fait l’éloge du dirigeant nationaliste Viktor Orbán à plusieurs reprises, note de son côté la chaîne américaine CNN.

En revanche, le logo présenté par le ministre magyar pour la présidence du Conseil de l’UE est “plus encourageant”, commentent Les Echos. Inventé en 1974 par le designer hongrois Ernő Rubik, le Rubiks’cub, qui fête ses 50 ans cette année, “exprime le fait que l’Union est composée de 27 Etats membres, mais qu’ils sont capables d’atteindre un dénominateur commun”, explique le secrétaire d’Etat hongrois à la Diplomatie Zoltán Kovács au média en ligne Index, relate Radio France.

Renforcer la compétitivité et la défense de l’UE

Parmi les sept priorités énoncées par János Bóka ce mardi 18 juin, figurent tout d’abord “la restauration de la compétitivité des entreprises et le renforcement des capacités de défense, [lesquelles] sont consensuelles parmi les Vingt-Sept”, rapportent Les Echos.

Ainsi, la Hongrie, par l’intermédiaire de son ministre chargé des Affaires européennes, a fait savoir qu’elle comptait faire “adopter le nouvel accord sur la compétitivité”. Une initiative lancée par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement s’appuyant sur le “rapport Letta” [du nom de l’ancien président du Conseil italien, NDLR], lors d’un sommet européen les 17 et 18 avril dernier, et ce afin de combler les écarts économiques avec les Etats-Unis et la Chine [Radio France]. “Nous espérons que [le pacte sur la compétitivité] soit établi en novembre par la Hongrie. [Il] donne le cap pour les 5 prochaines années du cycle institutionnel de l’Union européenne”, a expliqué János Bóka, cité par Radio France.

En outre, Budapest soutiendra “le renforcement de l’industrie européenne de la défense et de l’innovation, ainsi que la coopération en matière de marchés publics de défense entre les Etats membres”, indique le quotidien pro-gouvernemental Magyar Nemzet.

Durcissement de l’immigration et élargissement “équilibré”

Autre priorité qui annonce de probables débats houleux à Bruxelles : les migrations illégales”, commentent Les Echos. La Hongrie réclame en effet “des retours plus efficaces et des solutions innovantes pour les procédures d’asile”, du moins dans un sens plus restrictif que ce que prévoit le nouveau Pacte migratoire adopté par l’UE en mai dernier, explique le quotidien économique. A noter par ailleurs que la Cour de justice de l’UE a tout récemment infligé une “amende de 200 millions d’euros à la Hongrie pour non-respect du droit d’asile”, rappelle Le Monde. Une décision dénoncée par Viktor Orbán comme étant “scandaleuse” et “inacceptable”, fait savoir le journal du soir.

Dans le même temps, János Bóka a insisté sur le fait qu’il y aurait “un effort actif pour faire avancer les progrès de l’élargissement de l’UE”, et ce malgré certaines craintes quant à la volonté de Budapest de “faire dérailler ou […] ralentir la candidature de Kiev”, relate Politico. “Nous voulons faire des pas importants en ce qui concerne la Moldavie, la Géorgie et l’Ukraine”, a-t-il affirmé, cité par le média. Cependant, le processus doit être “basé sur le mérite, équilibré et crédible”, a tempéré le ministre magyar, lequel souhaite faire avancer l’intégration des Balkans occidentaux et notamment celle de la Serbie voisine, rapportent Les Echos.

De plus, la Hongrie donnera la priorité à “la politique de cohésion […], l’agriculture et la démographie”, indique Courrier international.

Une présidence “normale

Nous ne voulons pas troller, nous aurons une présidence normale”, a affirmé une source proche du gouvernement au micro de Radio Free Europe citée par Radio France. Budapest, “qui ferraille depuis des années avec Bruxelles sur l’état de droit […], va succéder à la Belgique, dont la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, demandait récemment la suspension du droit de vote au Conseil en réponse aux nombreuses obstructions magyares [sur l’aide à l’Ukraine notamment, NDLR]” [Courrier international]. Par exemple, “l’écologie et la protection de l’état de droit, deux priorités de la précédente présidence belge, disparaissent”, fait remarquer Radio France.

Depuis des semaines, les milieux européens se demandent en effet “comment Budapest remplira sa mission ‘d’honnête courtier’ représentant les intérêts des Etats membres déterminant le barycentre de leurs positions”, expliquent Les Echos. Quoi qu’il en soit, “la présidence devrait avoir que peu de négociations à mener sur des textes précis (peut-être une trentaine)”, note le quotidien. La Hongrie prend en effet les rênes de l’institution au tout début de la législature, seulement quelques semaines après les élections européennes.

Le rôle d’une présidence du Conseil est de chercher à dégager des compromis entre les ministres européens et avec le Parlement, de gérer l’agenda des réunions et de faire adopter les textes législatifs”, rappelle pour sa part la chaîne belge RTBF.

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