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Elections européennes 2024 : quels sont les "top jobs" de l'UE à pourvoir et qui sont les favoris ?

Président de la Commission, du Conseil européen, du Parlement ou encore chef de la diplomatie… Après la bataille des élections européennes, c’est maintenant celle des “top jobs”, ou postes clés de l’UE, qui se joue.

De gauche à droite et de haut en bas, les candidats favoris aux “top jobs” de l’UE : Ursula von der Leyen pour la présidence de la Commission européenne, António Costa pour celle du Conseil européen, Roberta Metsola pour le Parlement européen et Kaja Kallas pour le poste de “haut représentant” (chef de la diplomatie) - Crédits : Commission européenne 

Tous les cinq ans après les élections européennes, les mandats de plusieurs grandes institutions de l’Union européenne prennent fin. Les chefs d’Etat et de gouvernement doivent alors se mettre d’accord sur l’attribution des “top jobs”, ou postes clés de l’UE.

Des discussions effectuées sur la base des résultats des élections européennes, tout en tâchant de trouver un équilibre entre les orientations politiques des gouvernements des Etats membres, l’origine géographique des candidats ou encore de leur sexe. Une tâche donc loin d’être aisée.

Quatre “top jobs” à pourvoir

Parmi les postes les plus convoités figure la présidence de la Commission européenne. Actuelle présidente de l’institution, l’Allemande Ursula von der Leyen pourrait bien succéder à elle-même. Car sa famille politique, le Parti populaire européen (PPE, conservateurs), est arrivée à nouveau en tête du scrutin. Elle est par ailleurs “spitzenkandidat” du PPE, à savoir sa candidate cheffe de file pour la présidence de la Commission. Ce qui la place en très bonne position parmi les options des dirigeants européens.

Pour reprendre la tête de la Commission pendant cinq ans, elle aura aussi besoin de l’approbation de la majorité des eurodéputés fraîchement élus en juin, soit 361 voix sur 720. Ce qui n’est toutefois pas acquis. Car bien que sa majorité au Parlement européen (conservateurs, sociaux-démocrates et centristes) ait obtenu plus de 400 sièges, certains eurodéputés la composant devraient refuser de la soutenir. Notamment parmi des conservateurs critiques du Pacte vert, la feuille de route environnementale de l’UE. Les eurodéputés français Les Républicains ont par exemple annoncé qu’ils ne voteraient pas pour elle. En 2019, Ursula von der Leyen n’avait été élue qu’à neuf voix près…

Autre poste clé : le président du Conseil européen. Cette fois-ci, le principal prétendant n’est pas le titulaire du poste, le Belge Charles Michel. Il ne peut tout simplement pas l’être, ayant enchaîné deux mandats de deux ans et demi, le maximum permis. Un nom revient souvent parmi ceux qui pourraient à leur tour assumer cette fonction, qui consiste à présider les réunions du Conseil européen et à coordonner ses travaux. C’est celui d’António Costa, ancien Premier ministre social-démocrate du Portugal.

Sa nomination permettrait de garantir un poste à sa famille politique, qui demeure deuxième en termes de nombre d’élus au Parlement européen. Le nom de Mario Draghi, ex-président de la Banque centrale européenne et ex-Premier ministre italien, ferait également partie des options des chefs d’Etat et de gouvernement.

Du côté du Parlement européen, sa présidente actuelle, la Maltaise Roberta Metsola (PPE), pourrait être reconduite pour un mandat de deux ans et demi. La victoire de sa famille politique aux élections européennes conforte en effet sa position.

Enfin, le poste clé de chef de la diplomatie européenne, officiellement “haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité”, est aussi à pouvoir. D’après le média Politico, la Première ministre estonienne Kaja Kallas pourrait bien obtenir ce “top job”.

Cette dernière s’est en particulier fait remarquer pour son rôle dans le soutien à l’Ukraine. C’est notamment sur sa proposition que les Vingt-Sept ont lancé un programme d’achats et de livraisons de munitions en commun à Kiev. La dirigeante estonienne appartient par ailleurs à la famille centriste, troisième force au Parlement européen, qui pourrait ainsi trouver son compte dans l’attribution de ce poste.

Un choix dès juin ?

Lundi 17 juin au soir, les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept se retrouveront lors d’un dîner informel à Bruxelles. L’occasion pour eux d’échanger sur les nominations aux “top jobs”. Ils se reverront ensuite les 27 et 28 juin, pour le traditionnel Conseil européen de juin, une rencontre formelle prévue quatre fois par an. Lors de ce rendez-vous, ils pourraient arrêter leur décision quant aux personnalités désignées.

S’ils sont les seuls décisionnaires pour le président du Conseil européen, les dirigeants des Vingt-Sept devront obtenir l’accord des eurodéputés pour les autres postes. Car les noms des candidats à ces fonctions leur seront soumis et il leur reviendra de les approuver ou non à travers des votes. Le Parlement européen tiendra sa première session plénière du mandat 2024-2029 du 16 au 19 juillet à Strasbourg. C’est à ce moment que les parlementaires voteront pour leur président et peut-être aussi pour celui de la Commission.

Après son élection par les eurodéputés, la ou le titulaire du poste de président de la Commission compose son équipe de commissaires, dont fait partie le chef de la diplomatie, en concertation avec les Etats membres. Ceux-ci proposent chacun un candidat. Une fois l’équipe créée et les portefeuilles attribués, les eurodéputés font passer des auditions à l’ensemble des candidats commissaires. Ils doivent ensuite approuver par un vote la nouvelle Commission. Celle-ci peut entrer en fonction le 1er novembre au plus tôt.

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