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La distribution des “top jobs” au cœur d’un sommet informel européen

Les 27 chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent ce lundi soir à Bruxelles pour évoquer la répartition des postes clés de l’UE. La présidente sortante de la Commission européenne semble favorite à sa propre succession, tandis que deux anciens chefs de gouvernement sont pressentis pour prendre la tête du Conseil européen et de la diplomatie européenne.

Lors de la précédente mandature (2019-2024), l'Allemande Ursula von der Leyen (à gauche) était présidente de la Commission européenne, le Belge Charles Michel (au milieu) occupait le poste de président du Conseil européen et l'Espagnol Josep Borrell (à droite) dirigeait la diplomatie européenne (photo prise lors d'un sommet UE-Ukraine en février 2023) - Crédits : Union européenne
Lors de la précédente mandature (2019-2024), l’Allemande Ursula von der Leyen (à gauche) était présidente de la Commission européenne, le Belge Charles Michel (au milieu) occupait le poste de président du Conseil européen et l’Espagnol Josep Borrell (à droite) dirigeait la diplomatie européenne (ici lors d’un sommet UE-Ukraine en février 2023) - Crédits : Union européenne

Après les élections, les nominations”, commente BFM TV. Les Vingt-Sept vont débattre ce lundi 17 juin au soir, à Bruxelles, “de la répartition des ‘top jobs’, les postes des dirigeants des institutions de l’UE, avec une possible reconduction de l’Allemande et conservatrice Ursula von der Leyen [Parti populaire européen, NDLR]” à la présidence de la Commission européenne, indique la chaîne de télévision.

Cette réunion informelle est un premier rendez-vous pour les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’UE après les élections européennes, qui ont eu lieu du 6 au 9 juin. Celles-ci ont été marquées par un renforcement des conservateurs du Parti populaire européen (PPE), et par une “poussée de l’extrême droite dans plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne” [France 24].

Selon plusieurs sources, les nominations pourraient être annoncées dès ce lundi 17 juin à l’issue du dîner des dirigeants européens à Bruxelles, selon L’Express. “Au plus tard, la décision sera prise officiellement lors du sommet européen des 27 et 28 juin prochains”, indique l’hebdomadaire.

Ursula von der Leyen favorite

Une majorité politique est en train de se former […]. J’ai le sentiment qu’il ne sert à rien de traîner, et que les choses peuvent être décidées rapidement”, a déclaré le chancelier social-démocrate allemand Olaf Scholz samedi à la chaîne télévisée ARD [La Croix]. Après la victoire des conservateurs du PPE aux élections européennes, lesquels ont remporté 190 sièges, soit 8 de plus qu’en 2019, “tout indique” qu’il “peut y avoir un deuxième mandat pour Ursula von der Leyen [à la tête de la Commission européenne, NDLR]”, a-t-il indiqué à la chaîne Welt TV [Deutschlandfunk].

Si l’ancienne ministre allemande de la Défense est effectivement choisie par les 27 dirigeants de l’UE, elle devra ensuite être “adoubée par une majorité absolue de 361 eurodéputés nouvellement élus”, rappelle France 24. En 2019, elle avait été élue “de justesse, avec 9 voix d’avance”, fait remarquer la chaîne de télévision.

Ainsi, la présidente sortante de l’exécutif européen participera “au début des discussions des dirigeants mais s’éclipsera au moment du dîner, où sera abordée la question des ‘top jobs’, dont le sien”, rapporte La Croix.

Une “prise en compte intelligente des équilibres

Les sociaux-démocrates, qui constituent le deuxième groupe politique au Parlement européen avec 136 sièges, revendiquent quant à eux le poste de président du Conseil européen. Or “l’ancien Premier ministre portugais António Costa est pressenti” pour remplacer l’actuel occupant, le Belge Charles Michel (Renew Europe) [BFM TV]. Et si le socialiste de 62 ans “fait l’objet d’une enquête pour trafic d’influence qui a provoqué sa démission […] en novembre, […] nombre de diplomates jugent que cela n’est pas un obstacle insurmontable” à sa nomination, explique la chaîne d’information en continu. Selon la radio portugaise RTP, “António Costa a reçu le soutien du gouvernement portugais [dirigé par les conservateurs, NDLR] même s’il ne s’est pas encore officiellement présenté comme candidat”.

En ce qui concerne le poste de haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, il devrait revenir “aux libéraux” de Renew Europe, la troisième force politique provisoire au Parlement européen avec 80 sièges, rapporte la radio estonienne ERR, qui cite le Financial Times. Les responsables gouvernementaux et les diplomates prévoient ainsi que la cheffe du gouvernement estonien “Kaja Kallas sera nommée [à ce poste]”, fait savoir la station. La dirigeante libérale de 46 ans est en effet devenue “l’une des personnalités européennes les plus en vues” grâce à son soutien sans faille à l’Ukraine depuis l’invasion russe en février 2022, analyse L’Express.

Interrogé par l’hebdomadaire, le président de la Fondation Robert Schuman Jean-Dominique Giuliani voit dans ces choix une “prise en compte intelligente des équilibres”, tant politiques que géographiques. Par ailleurs, la Maltaise Roberta Metsola (PPE) “devrait, sauf surprise, rempiler pour un mandat de deux ans et demi […] à la tête du Parlement européen”, note France 24.

Quels postes pour l’extrême droite ?

Aujourd’hui occupée par les libéraux de Renew Europe, la 3e place du Parlement européen pourrait bientôt échoir au groupe d’extrême droite des Conservateurs et réformistes européens (CRE), qui le talonne de quatre sièges. Car ce dernier, auquel appartient notamment le parti post-fasciste de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, “pourrait voir ses rangs étoffés par un certain nombre d’eurodéputés qui comptent actuellement parmi les quelque 90 non-inscrits”, analyse BFM TV. Il aurait ainsi intérêt à attendre la constitution finale des groupes de l’hémicycle strasbourgeois “afin de négocier des postes pour sa famille politique”, estiment des diplomates cités par la chaîne.

En outre, la cheffe du gouvernement italien pourrait compter sur l’affaiblissement des dirigeants des deux principales puissances du continent, Olaf Scholz et Emmanuel Macron. Les partis du chancelier allemand et du président français ont en effet “enregistré une déroute face à l’extrême droite […] qui a mené en France à la convocation de législatives anticipées”, rappelle France 24. Le président français, qui avait pourtant pesé de tout son poids dans les nominations aux postes-clés de l’UE en 2019, devrait cette fois “donner son accord au trio [composé d’Ursula von der Leyen, António Costa et Kaja Kallas]” [Le Figaro].

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