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Six chefs d'Etat et de gouvernement s'accordent sur l'attribution des "top jobs" de l'UE

Six dirigeants européens issus de plusieurs grandes familles politiques (conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux) ont trouvé un accord sur les futurs responsables des institutions de l’UE, mardi 25 juin. Un compromis qui doit encore être confirmé par le Conseil européen puis les eurodéputés.

L’Allemande Ursula von der Leyen (à gauche) et le Portugais António Costa (à droite), ici lors d’un sommet entre l’UE et l’ASEAN en 2022, sont pressentis pour assurer les présidences respectives de la Commission européenne et du Conseil européen - Crédits : Union européenne

Les jeux sont faits pour les top jobs européens”, titre Le Point. “Les six négociateurs des trois familles politiques de la majorité, PPE [conservateurs], S&D [sociaux-démocrates] et Renew [libéraux], sont tombés d’accord, mardi 25 juin au matin, à la suite d’une visio-conférence”, fait savoir l’hebdomadaire.

Ainsi, “l’Allemande Ursula von der Leyen (conservatrice) serait reconduite à la tête de la Commission ; le Portugais António Costa (ex-Premier ministre socialiste) prendrait la tête du Conseil [européen] ; et l’Estonienne Kaja Kallas (Première ministre libérale) celle des Affaires extérieures” [Courrier international].

Désormais, ces trois noms pour les postes clés de l’UE seront “soumis à l’ensemble 27 chefs d’Etat et de gouvernement lors d’un sommet”, ces jeudi 27 et vendredi 28 juin à Bruxelles, indique Le Monde. Ils devront recueillir l’aval des dirigeants “à la majorité qualifiée”, à savoir l’avis positif d’au moins quinze pays, représentant 65 % de la population européenne, précise le journal du soir. “Si elle est effectivement adoubée par les dirigeants, Ursula von der Leyen devra ensuite recueillir l’approbation d’une majorité absolue de 361 eurodéputés”, ajoute Courrier international. Kaja Kallas, qui ferait partie de la future Commission européenne si sa nomination était confirmée, devrait elle aussi recevoir l’approbation des eurodéputés pour prendre ses fonctions.

Six négociateurs

Pour aboutir à cet accord, ce sont six négociateurs qui ont mené les discussions. Figuraient ainsi les chefs de gouvernement grec Kyriákos Mitsotákis et polonais Donald Tusk pour le PPE, leurs homologues espagnol Pedro Sánchez et allemand Olaf Scholz du côté des sociaux-démocrates (S&D), ainsi que “le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte (pour les libéraux)” [Politico].

Ce consensus “se base sur le résultat des élections européennes, qui a donné vainqueur le groupe conservateur PPE, auquel appartient Ursula von der Leyen”, loin devant les sociaux-démocrates qui restent stables et les libéraux en net recul, rappelle la RTBF. De plus, l’accord tient également compte d’un “équilibre géographique”, note pour sa part Le Point.

L’ancienne ministre allemande de la Défense devrait donc “être nommée pour un second mandat à la présidence de la Commission européenne”, selon des sources proches des négociations citées par Der Spiegel. Le président du parti conservateur allemand de la CDU, Friedrich Merz, a d’ailleurs confirmé l’accord, le qualifiant de “bonne décision”, rapporte Le Monde.

Concernant le poste de président du Conseil européen, l’ancien Premier ministre socialiste António Costa aurait reçu le “feu vert” des six négociateurs, relate la chaîne de télévision portugaise SIC Notícias. Il est “l’homme le mieux préparé pour assumer la présidence du Conseil européen et pour donner à ce poste le poids politique dont il a besoin”, a réagi le secrétaire général du Parti socialiste portugais Pedro Nuno Santos, cité par Expresso. “C’est une bonne nouvelle pour l’Europe, pour le Portugal et pour les socialistes”, a-t-il ajouté, poursuit l’hebdomadaire lisboète.

Enfin, les six dirigeants européens se sont entendus pour que le nom de la Première ministre libérale Kaja Kallas soit “proposé comme candidate au poste le plus élevé de la politique étrangère de l’Union européenne”, indique ERR. Si la dirigeante estonienne, qui a notamment bâti sa réputation sur son soutien indéfectible à l’Ukraine et sa fermeté à l’égard de la Russie, devait être retenue pour le poste, “il s’agira[it] de la plus haute fonction jamais attribuée à un Estonien”, souligne le média public national.

Quid de Giorgia Meloni et de Viktor Orbán ?

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, à la tête des Conservateurs et réformistes européens (CRE, droite radicale et extrême droite), et le Premier ministre hongrois Viktor Orbán”, dont son parti le Fidesz siège pour l’instant parmi les non-inscrits au Parlement européen, n’ont pas été conviés aux discussions, fait savoir Le Monde. Il s’agissait en effet d’une “condition posée par les groupes libéraux et de centre gauche”, explique Politico.

Si la cheffe de file du parti post-fasciste Frères d’Italie, arrivé en tête lors du scrutin européen, a été “consultée”, Rome n’est pourtant pas “en position d’obtenir un top job”, explique Le Point. L’Italie devrait tout de même “obtenir un portefeuille important au sein de la future Commission européenne”. “Une négociation que [Giorgia Meloni] devra mener avec Ursula von der Leyen” lorsque celle-ci bâtira l’architecture de l’exécutif européen, précise l’hebdomadaire.

Il n’en demeure pas moins que la dirigeante italienne “n’appréciera pas de n’avoir (une fois de plus) pas été partie prenante alors que son groupe politique [ECR] est désormais troisième au Parlement européen”, lance une source européenne de Politico.

Les plus hauts responsables de l’UE devraient représenter tous les Etats membres, et pas seulement les gauchistes et les libéraux”, a de son côté fustigé Viktor Orbán sur X, rapporte Courrier international. Ce dernier rencontre par ailleurs Emmanuel Macron à Paris, ce mercredi 26 juin, dans le cadre d’une tournée des capitales européennes, alors que son pays “s’apprête à prendre la présidence tournante [du Conseil de] l’Union européenne ce 1er juillet, pour six mois”, rapportent Les Echos.

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