“C’est le premier pas d’une longue marche”, commentent Les Echos. Ce mardi 25 juin, “l’Union européenne ouvre formellement, avec l’Ukraine et la Moldavie, les discussions sur leur adhésion au bloc communautaire”, poursuit le quotidien économique. Anciennes républiques soviétiques, les deux pays avaient “effectué leur demande d’adhésion en 2022, peu après l’invasion russe de l’Ukraine” [L’Express].
Les Vingt-Sept avaient confirmé, vendredi 21 juin, l’ouverture des discussions d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, à travers l’adoption du “cadre de négociations” par les ministres des Finances lors d’une réunion du Conseil de l’UE (ECOFIN), indique France info. Le lancement de ces pourparlers est le “résultat d’un accord obtenu de haute lutte par 26 pays de l’UE, qui ont été contraints de rivaliser d’ingéniosité pour convaincre le 27e, la Hongrie de Viktor Orbán, de ne pas bloquer le processus”, fait remarquer France 24.
Les législations ukrainienne et moldave passées au crible
Après l’ouverture formelle des discussions, les négociateurs européens vont “passer en revue la législation des deux pays pour vérifier si elle est compatible [avec] celle de l’UE”, indique France 24. Appelée le “screening” dans le jargon bruxellois, cette étape “dure en principe entre un et deux ans”, explique un diplomate européen auprès de la chaîne télévisée.
Si la guerre menée par Moscou en Ukraine “rend le processus très délicat, avec des questions auxquelles ni Kiev ni Bruxelles ne veulent répondre pour le moment”, les choses pourraient aller plus vite dans le cas moldave, les dirigeants de l’UE ayant “une idée assez claire” de la situation dans le pays, a soufflé un diplomate européen à l’AFP [Les Echos]. Cependant, il faudra compter “plusieurs semaines, voire plusieurs mois”, avant que les différents chapitres de négociation ne soient effectivement ouverts, tempère France 24.
Ces discussions doivent ainsi permettre à l’Ukraine et à la Moldavie de se préparer à “mettre en œuvre la législation et les normes de l’UE”, explique L’Express, qui se réfère au site web de l’Union européenne. A ce titre, trois grandes catégories de critères prévalent pour les candidats : “politique (institutions stables garantissant la démocratie, primauté du droit, droits de l’homme, protection des minorités), économique (économie de marché viable, capacité à faire face à la pression concurrentielle du marché de l’UE ; et fonctionnel (le pays a la ‘capacité d’assumer les obligations découlant de l’adhésion à l’UE, notamment de mettre en œuvre l’ensemble du droit de l’Union et d’adhérer à ses objectifs’)” [L’Express].
Par ailleurs, “chaque étape du processus d’adhésion doit être approuvée par l’ensemble des pays membres du bloc communautaire”, note Challenges.
Un “chemin sinueux”
Il est “peu probable” que les discussions portant sur les différents critères soient ouvertes “avant la fin de l’année”, fait savoir France 24. Notamment parce que la Hongrie de Viktor Orbán, “peu enthousiaste à accueillir l’Ukraine”, assume à partir du 1er juillet prochain la présidence semestrielle du Conseil de l’UE, souligne la chaîne d’information.
En outre, il reste un “chemin sinueux” à parcourir pour les deux pays candidats, alors qu’ils doivent procéder à un “ensemble de réformes pour se conformer aux standards fixés par Bruxelles, qu’il s’agisse notamment de la lutte contre la corruption, de régulation agricole ou encore de la réglementation des douanes” [Challenges].
Toutefois, bien que “l’entrée de l’Ukraine dans l’UE soit encore lointaine”, l’ambassadrice européenne à Kiev, Katarína Mathernová, a déclaré le mois dernier que le pays dirigé par Volodymyr Zelensky pourrait rejoindre les Vingt-Sept en 2030, rapporte The Kyiv Independent. Même son de cloche dans le cas de la Moldavie, dont la présidente Maia Sandu a également “fixé à 2030 l’horizon de l’adhésion à l’UE”, note la BBC.
A cet égard, “les dernières demandes d’adhésion ont pris environ dix ans avant d’aboutir : la Hongrie et la Pologne ont par exemple envoyé leur demande en 1994 et ont intégré l’UE en 2004, rappelle L’Express. En revanche, “la Serbie, devenue candidate en 2010 et dont les négociations ont commencé il y a 12 ans”, n’est toujours pas membre de l’UE, ajoute l’hebdomadaire.
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