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Si les modes de scrutin des élections législatives et européennes sont très différents et que la majorité présidentielle enregistre deux défaites électorales en l’espace de trois semaines, il s’agit du camp qui a le mieux remobilisé ses électeurs entre le 9 et le 30 juin.
La majorité présidentielle et le Rassemblement national en progression
Au premier tour des législatives, la majorité présidentielle (Renaissance, Horizons, MoDem et UDI) recueille 21,27 % des suffrages à l’échelle nationale, selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur. Soit une progression de plus de six points par rapport à la liste menée par Valérie Hayer, qui avait obtenu 14,6 % des voix le 9 juin. L’écart est encore plus flagrant en nombre de votes, ce dernier doublant quasiment, de 3 614 646 à 6 819 566. Une énorme différence qui s’explique pour partie par la forte participation, et donc la plus importante mobilisation des électeurs, au premier tour des législatives le 30 juin : 66,71 % contre 51,49 % pour les européennes.
Le Rassemblement national (RN) connaît lui aussi, dans une moindre mesure, une dynamique de progression. Avec ses alliés investis par le président des Républicains Eric Ciotti, le parti à la flamme atteint 33,15 % des voix au niveau national le 30 juin. Trois semaines plus tôt, son score était de 31,37 %. Là encore, l’augmentation de la participation d’un scrutin à l’autre a eu un effet conséquent sur le nombre de votes en faveur du parti d’extrême droite et de ses soutiens : celui-ci a évolué de 7 765 936 à 10 628 507 suffrages.
La gauche et la droite reculent
Unis sous la bannière Nouveau Front populaire (NFP), les quatre principaux partis de gauche (La France insoumise, le Parti socialiste, Les Ecologistes et le Parti communiste français) réalisent en revanche un moins bon score qu’aux européennes, où ils menaient chacun leur propre liste. Leurs résultats cumulés au soir du 9 juin correspondaient à 31,56 % des suffrages exprimés, contre 28,14 % le 30 juin (en comptant les candidatures dissidentes du NFP, comme Alexis Corbière en Seine-Saint-Denis ou Jérôme Guedj dans l’Essonne - 27,99 % pour le résultat officiel, sans les dissidents). La gauche gagne toutefois de nombreux électeurs, l’effet participation étant encore une fois à prendre en compte. De 7 818 869 aux européennes, ils étaient 9 021 824 à voter pour le NFP dimanche 30 juin.
Du côté des Républicains dits “canal historique”, c’est-à-dire ayant refusé l’alliance de leur chef avec le RN, le score baisse légèrement de 7,25 % des votes à 6,57 %. Le nombre de suffrages reçus progresse de 1 794 171 à 2 104 918.
Pour le parti Reconquête d’Eric Zemmour, c’est en revanche la dégringolade. De 5,47 % des voix le 9 juin, la formation d’extrême droite n’en obtient plus que 0,75 % au premier tour des législatives. Ici, l’effet participation n’aura clairement pas suffi à faire progresser le nombre de suffrages recueillis, celui-ci chutant de 1 353 127 à 240 006.
Deux modes de scrutin très différents
Si observer l’évolution des scores des partis d’un scrutin à l’autre permet de mieux comprendre les dynamiques électorales à l’œuvre, la comparaison ne doit pas faire oublier les différences majeures entre les élections européennes et législatives, qui sont prises en compte par les votants. Si les sièges sont répartis de manière proportionnelle lors des européennes une fois un seuil de 5 % des voix atteint par une liste, les législatives se jouent au scrutin majoritaire à deux tours dans chacune des 577 circonscriptions.
Les résultats de chaque parti au niveau national lors des élections européennes ont donc une signification différente de ceux obtenus au premier tour des législatives. Le 9 juin, la majorité présidentielle a par exemple obtenu environ deux fois moins de sièges que le RN au Parlement européen. Mais à l’Assemblée nationale, les projections en sièges des sondages prédisent après le premier tour des législatives plutôt trois fois moins de députés pour le camp présidentiel que pour l’extrême droite, malgré un écart de voix moins important qu’aux européennes.
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