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Elections européennes 2024 : conservateurs en tête, poussée limitée de l'extrême droite... ce qu'il faut retenir du scrutin dans l'ensemble de l'Union européenne

Une participation globale en hausse, l’extrême droite qui progresse et un Parti populaire européen qui conforte son statut de premier groupe politique au Parlement européen. Découvrez les principaux enseignements du scrutin dans les 27 Etats membres.

Un millier de journalistes étaient présents dimanche 9 juin au Parlement européen à Bruxelles pour suivre l’annonce des résultats au niveau européen - Crédits : Hugo Palacin / Toute l’Europe

Les dixièmes élections européennes ont rendu leur verdict. Du jeudi 6 au dimanche 9 juin 2024, 50,93 % des électeurs européens se sont rendus aux urnes pour choisir les membres du nouveau Parlement européen. Une participation légèrement supérieure à celle du précédent scrutin, en 2019 (50,66 %).

Les conservateurs restent en tête

Merci aux électeurs qui ont accordé leur confiance au Parti populaire européen et en ont fait une fois de plus la force politique la plus puissante du Parlement européen”, s’est félicitée dimanche soir l’actuelle présidente de la Commission européenne et cheffe de file des conservateurs, Ursula von der Leyen. Selon les résultats provisoires transmis par le Parlement européen, le groupe de la droite conservatrice enregistrerait quelques députés supplémentaires au sein de ses rangs (186, contre 177 avant le scrutin).

Les partis nationaux affiliés au Parti populaire européen (PPE) arrivent en tête dans 13 Etats membres. A commencer par l’Allemagne, le pays d’Ursula von der Leyen. L’alliance entre la CDU et la CSU obtient 30 % des voix pour 29 des 96 sièges réservés au pays. En Pologne, la coalition du Premier ministre Donald Tusk sort également en tête du scrutin (37,06 % et 20 sièges), tout comme le Parti populaire espagnol, avec 34,18 % et 20 sièges, ou encore Nouvelle Démocratie, la formation du chef du gouvernement grec Kyriákos Mitsotákis (28,31 % et 7 sièges). Les conservateurs arrivent également en tête dans les 3 pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) ainsi qu’en Finlande.

Ensemble, avec d’autres, nous construirons un rempart contre les extrêmes de gauche et de droite”, a également indiqué Ursula von der Leyen depuis le siège du PPE. Candidate à un nouveau mandat à la tête de la Commission européenne, celle-ci semble pouvoir compter sur une majorité avec plus de 400 sièges attribués à son groupe, aux sociaux-démocrates et aux libéraux de Renew sur les 720 élus du futur Parlement européen.

Progression de l’extrême droite

L’extrême droite européenne progresse quant à elle dans un certain nombre d’Etats membres. Outre la victoire du Rassemblement national en France (31,37 % des voix), les partis eurosceptiques gagnent du terrain comme en Autriche, où le Parti de la liberté arrive en tête et doublerait le nombre de ses sièges (6) au Parlement européen. Sans surprise, Fratelli d’Italia de la Première ministre Giorgia Meloni arrive également premier en Italie (28,77 % des voix) et fait plus que doubler le nombre d’eurodéputés (24, contre 10 avant les élections européennes).

Malgré une fin de campagne mouvementée (et une exclusion du groupe Identité et Démocratie au Parlement), l’AfD enregistre également une forte progression en Allemagne (15,90 % et 15 sièges) et se place deuxième. En revanche, les partis de la coalition gouvernementale menée par le chancelier Olaf Scholz enregistrent de lourds revers : le SPD social-démocrate recueille 13,90 % des voix et 14 sièges, les Verts allemands 11,90 % et 12 sièges, et le parti libéral FDP 5,20 % et 5 sièges.

Aux Pays-Bas, le Parti pour la liberté de Geert Wilders enregistre une forte percée en envoyant 6 représentants au Parlement européen (17,7 % des voix), contre un seul élu en 2019. Mais il échoue à s’emparer de la première place glanée par une coalition composée des écologistes et des sociaux démocrates de l’ancien commissaire européen Frans Timmermans.

Certains partis d’extrême droite connaissent cependant des déconvenues. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán fait moins bien qu’en 2019 avec 44,79 % des voix (pour 10 sièges), contre près de 53 % il y a cinq ans. Même constat pour les ultraconservateurs du parti polonais Droit et Justice, qui perdent 7 eurodéputés (20 sièges avec 36,16 % des voix). Les Démocrates de Suède ne se hissent quant à eux qu’au quatrième rang pour les élections européennes et récolteraient 3 sièges.

Ainsi, la poussée des deux groupes d’extrême droite est limitée à ce jour (+ 13 élus), en attendant les recompositions et éventuels accords politiques. L’AfD (15 élus) et le Fidesz de Viktor Orbán (10 élus) sont pour le moment comptabilisés dans les non-inscrits.

Les sociaux-démocrates stables, les Verts et les libéraux en baisse 

Les partis de centre gauche conservent le deuxième effectif du Parlement avec 137 parlementaires, contre 139 dans le Parlement européen sortant. Les sociaux-démocrates connaissent ainsi un sursaut au Portugal, où ils remportent l’élection d’une courte tête avec 32,08 % des voix et 8 sièges après avoir échoué de peu lors des élections législatives en mars dernier.

Les Suédois placent également les sociaux-démocrates en première position avec 24,80 % des suffrages et 5 sièges, tout comme les Maltais (45,26 % et 3 sièges).

Les partis écologistes sont en revanche à la peine. S’ils arrivent en tête au Danemark avec 17,42 % et 3 sièges, leur groupe au Parlement européen devrait reculer d’une vingtaine de sièges, passant de 71 à 53 membres selon la projection de l’institution.

Même constat pour le troisième groupe de l’hémicycle, les centristes de Renew Europe, qui perdent eux aussi près de vingt sièges avec 79 élus, dont 13 français.

Enfin, l’extrême gauche reste en dernière place des sept groupes actuels avec 36 députés européens, contre 37 dans le Parlement européen sortant.

Quels sont les partis arrivés en tête dans chaque Etat membre ?

Si elle n’a que peu d’influence sur la composition du nouveau Parlement européen, la carte des partis arrivés en tête donne en revanche un aperçu des choix opérés par les électeurs dans chacun des Etats membres. 

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