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Elections européennes 2024 : le dernier débat entre les têtes de liste vu par la presse française

Mardi 4 juin, France 2 organisait l’ultime débat entre têtes de liste de la campagne des élections européennes en France. Propositions, contre-arguments et petites piques étaient une nouvelle fois au rendez-vous.

Le dernier débat des élections européennes en France rassemblait les huit principales têtes de liste sur France 2 - Crédits : capture d'écran du débat
Le dernier débat des élections européennes en France rassemblait les huit principales têtes de liste sur France 2 - Crédits : capture d’écran du débat

C’était le dernier débat, “la dernière joute avant le scrutin du 9 juin”, écrit Libération. Mardi 4 juin au soir, “à quelques jours des élections européennes, les huit principales têtes de liste françaises ont débattu pendant plus de deux heures […] dans l’émission ‘L’Evénement’, sur France 2, au cours d’échanges parfois houleux où les candidats n’ont pas toujours retenu leurs coups”, rapporte Ouest-France.

Il faut dire que cet ultime débat revêtait des enjeux importants pour les têtes de liste. “Un dernier rendez-vous avec les Français qui faisait figure de dernière chance et un espoir pour les candidats que le débat joue une dynamique dans les sondages”, explique RFI, quand Libération rappelle “que nombre d’électeurs n’ont pas encore fait leur choix, ou peuvent toujours en changer”.

L’immigration, une thématique toujours centrale

Au menu de ce dernier grand rendez-vous médiatique, qui rassemblait Léon Deffontaines (Parti communiste français), Valérie Hayer (liste de la majorité présidentielle), Manon Aubry (La France insoumise), Marie Toussaint (Les Ecologistes-EELV), Jordan Bardella (Rassemblement national), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique) et Marion Maréchal (Reconquête), quatre grands thèmes ont alimenté les échanges : l’immigration, l’écologie, l’économie et la politique internationale.

Sur le premier thème, “les principales têtes de liste ont longuement débattu”, indique Le Monde. “Sans surprise sur cette question, le clivage gauche droite opère, avec une gauche qui a fait bloc”, détaille RFI. “Raphaël Glucksmann a déploré l’absence de politique migratoire européenne et appuyé sa volonté de ‘développer des voies légales de migrations pour avoir une arrivée encadrée, maîtrisée, de travailleurs qui peuvent ensuite repartir’ “.

François-Xavier Bellamy (LR) a quant à lui “tenté de se démarquer en réaffirmant sa volonté de construire des murs à certaines frontières européennes”, poursuit la radio internationale. “Ce qui fait que des gens meurent en Méditerranée, ce n’est pas que l’Europe ait des frontières, c’est que l’Europe n’en ait plus”, a-t-il martelé.

La thématique de l’immigration a également été l’objet de passes d’armes entre candidats de gauche et d’extrême droite. L’écologiste Marie Toussaint a ainsi directement ciblé la tête de liste du RN, Jordan Bardella. “M. Bardella, quand on creuse, il y a du vide, cela représente assez bien la politique qu’il veut mettre en place”, a-t-elle déclaré.

A la question de Caroline Roux de savoir si Jordan Bardella était un fasciste, Marie Toussaint a décoché : ‘Ce n’est pas parce qu’il est bien coiffé et bien habillé qu’il n’est pas un fasciste’ “, rapporte le Nouvel Obs. “Elle est alors appuyée par Manon Aubry, dans une interjection qui permet aussi à l’Insoumise de s’insérer dans le duel : ‘votre parti a été créé par d’anciens Waffen-SS’, lance-t-elle au patron du RN”, ajoute Libération.

Environnement et guerre en Ukraine encore au menu

La thématique environnementale devait ensuite occuper les débats entre les huit principales têtes de liste françaises aux élections européennes. Mais “si l’écologie a été abordée, elle n’aura concentré qu’une petite partie des échanges”, regrette Ouest-France.

A cette occasion, la candidate de la majorité présidentielle, Valérie Hayer, “a annoncé une aide de 7,5 milliards d’euros que la Commission européenne va verser à la France dans le cadre d’un plan de relance, qui servira notamment à la rénovation de ‘500 petites lignes ferroviaires’ et à multiplier les bornes électriques partout dans le territoire”, poursuit le quotidien régional. Une annonce qui intervient “trois jours avant les élections, c’est marrant, ça !”, a ironisé Jordan Bardella [Libération].

La guerre en Ukraine a, elle, une nouvelle fois été longuement abordée. “Interpellé sur la position du Rassemblement national contre les sanctions sur le gaz et le pétrole russes, Jordan Bardella a considéré qu’elles ‘ont consisté à permettre à la Russie de vendre moins de pétrole mais de le vendre beaucoup plus cher’ “, relate Le Monde. “Je ne suis pas pour que la France devienne une cobelligérante […] La guerre, c’est du sérieux !”, a également indiqué le président du RN [RFI].

De son côté, “après avoir botté en touche sur l’Ukraine, Marion Maréchal a fini par affirmer vouloir d’abord ‘renforcer l’armée française’ “, cite Ouest-France. “Il faut qu’il y ait davantage de commandes d’Etat, il faut relocaliser des filières stratégiques comme celle des munitions”, a précisé la tête de liste de Reconquête. Quant au communiste Léon Deffontaines, il a rappelé l’opposition de sa formation politique à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, craignant que cela n’accélère la “fuite en avant de notre industrie”.

Un dispositif critiqué

Cet ultime débat entre les représentants des listes les mieux placées dans les sondages en France aura donc également eu son lot de petites piques et d’attaques visées. Un débat “aussi inaudible que les précédents”, composé de “disques rayés et de coups toujours plus bas”, regrette Le Point.

Avec un temps de parole d’une douzaine de minutes par candidat, difficile d’aller au fond de sujets aussi complexes que l’immigration, les prix de l’énergie, le Pacte vert ou la menace russe. Surtout pour des candidats qui passent leur temps à s’interrompre et à parler tous en même temps”, poursuit l’hebdomadaire.

Globalement, le Huffington Post a de son côté observé que “le trio crédité d’un score à deux chiffres dans les sondages (Jordan Bardella, Valérie Hayer, Raphaël Glucksmann) est resté en retrait par rapport aux joutes précédentes”. A contrario, les cinq autres candidats, plus bas dans les sondages, “ont tout tenté pour se rebiffer et faire entendre leurs propositions. En clair : pour faire bouger les lignes avant dimanche”.

En seconde partie de soirée, un deuxième débat organisé par France 2 réunissait huit autres têtes de liste : Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), François Asselineau (Union populaire républicaine), Jean-Marc Governatori (Ecologie au centre), Guillaume Lacroix (Parti radical de gauche), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Jean Lassalle (Alliance rurale), Florian Philippot (Les Patriotes) et Hélène Thouy (Parti animaliste).

Un dispositif qui n’a pas plu à Jean Lassalle, qui comptait bien le faire savoir : “C’était un débat catastrophique, indigne de la France, indigne de France Télévisions. […] Il est minuit, nous représentons des sous-électeurs. Que c’est triste de participer à cette émission”, a critiqué la tête de liste d’Alliance rurale [France info]. Une colère partagée par François Asselineau : “C’est un scandale la façon dont est organisée cette élection, et on vient nous demander notre avis à 23 heures quand il n’y a plus personne”, s’est exclamé le défenseur du “Frexit”.

Cette soirée sur France 2 consacrée aux élections européennes s’est terminée autour de minuit et demi. Il ne reste que quelques jours aux candidats aux élections européennes en France pour faire campagne avant qu’une période de retrait médiatique ne débute après vendredi, à minuit. Celle-ci durera jusqu’à dimanche 9 juin, 20 heures, lorsque tous les bureaux de vote seront fermés et que les premières estimations de vote à la sortie des urnes seront publiées.

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