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Elections européennes 2024 : le programme de Marion Maréchal et de Reconquête

Menée par Marion Maréchal pour le scrutin du 9 juin, la liste de Reconquête promet de défendre une “Europe des nations et de la civilisation”. Voici les principaux éléments du programme européen du parti d’extrême droite.

Marion Maréchal en meeting début mai - Crédits : compte X @MarionMarechal

Tête de liste de Reconquête pour les élections européennes, Marion Maréchal compte défendre une “Europe des nations et de la civilisation”. Le parti d’Eric Zemmour soumet ainsi 92 propositions “pour agir à Bruxelles, défendre la France et les Français, et protéger la civilisation européenne”. Dévoilé mi-mai, ce projet a été coordonné par le seul eurodéputé de Reconquête, Nicolas Bay.

D’orientation plutôt libérale sur le plan économique et nationaliste sur le plan politique, le programme de Marion Maréchal remet en question plusieurs piliers de la construction européenne. Le mouvement d’extrême droite entend, par exemple, mettre fin à la libre circulation en Europe pour les non-Européens, supprimer la Commission européenne ou encore abroger l’intégralité des textes du Pacte vert. Tour d’horizon des principales mesures.

Libérer l’Europe de l’immigration et de l’islamisation

Dans ce premier chapitre, Reconquête appelle à “faire de la lutte contre l’islamisme une cause européenne commune” et à “inscrire dans les traités la mention des racines grecques, latines et chrétiennes de l’Europe”.

Mais c’est la question migratoire qui est surtout abordée dans ce projet. Fustigeant le Pacte asile et migrations de l’UE adopté mi-mai, Marion Maréchal propose une “triple-frontière” contre l’immigration. Des frontières nationales d’abord, afin d’interdire la libre circulation aux ressortissants extra-européens au sein de l’espace Schengen.

Une frontière européenne ensuite, qui mêlerait un “blocus militaire naval en Méditerranée, Frontex et des barrières physiques” aux portes du continent. Enfin une frontière “au-delà de nos frontières”, incluant des accords de coopération avec les pays méditerranéens “pour lutter contre l’émigration, les aider à sécuriser leurs frontières et financer l’installation de centres de migrants en-dehors de l’Europe”.

Afin d’appliquer son programme, le parti d’extrême droite propose de “quitter” la Convention européenne des droits de l’homme. Une mesure qui doit pourtant se prendre au niveau national et ne concerne pas l’Union européenne même si, aujourd’hui, tous les Etats membres de l’UE l’ont ratifiée.

Institutions, budget et élargissement de l’UE

Le second chapitre de ce programme aborde les questions institutionnelles. De façon générale, Reconquête veut accroître le pouvoir des Etats. Parmi d’autres mesures, Marion Maréchal et ses colistiers comptent ainsi supprimer la Commission européenne et la remplacer par un “secrétariat […] placé sous l’autorité” des Etats membres.

Ils souhaitent aussi “refuser tout nouveau transfert de compétences” de l’échelon national à l’échelon européen, et transférer l’initiative législative au Conseil de l’UE, où siègent les ministres des différents pays.

Actuellement, les lois européennes doivent être proposées par la Commission, puis votées par les Etats membres au Conseil et les eurodéputés au Parlement européen. Un tel “big bang” institutionnel nécessiterait une refonte des traités, un processus long qui requiert l’unanimité des Etats membres.

Le parti d’Eric Zemmour s’oppose également à tout nouvel élargissement de l’Union européenne. Neuf pays sont officiellement candidats à l’adhésion aujourd’hui.

Sur les questions budgétaires, la formation identitaire entend “refuser tout nouvel impôt européen”, bien qu’aucun impôt ne soit aujourd’hui prélevé directement par l’Union européenne, dont le budget est essentiellement financé par les contributions des Etats membres.

Reconquête veut également supprimer des programmes de financement de l’UE et réduire de 50 % l’enveloppe allouée au Fonds social européen (FSE+), doté de 84 milliards d’euros sur la période 2021-2027, dont près de 7 milliards sont reversés à la France.

Libérer l’économie européenne et refuser la décroissance énergétique et agricole

Dans un troisième chapitre consacré aux questions économiques et environnementales, Marion Maréchal appelle à “reconquérir la souveraineté énergétique et minière de l’Europe” et à “réussir” l’adaptation au changement climatique.

Reconquête souhaite par exemple relancer l’énergie nucléaire à travers un plan de 500 milliards d’euros, mobilisant des fonds européens et nationaux ainsi que l’épargne des Français et des Européens. Le parti fustige par ailleurs les “normes” qui pèseraient sur les entreprises et propose un moratoire sur les accords de libre-échange.

Le mouvement d’extrême droite compte aussi abroger l’intégralité des textes du Pacte vert, priorité de la Commission européenne sortante (2019-2024). Aussi appelé “Green Deal”, ce paquet de directives et de règlements a fait l’objet de nombreuses négociations entre les députés européens et les Etats membres ces dernières années, texte par texte.

Sur les questions agricoles, Reconquête promeut notamment la fin des objectifs européens en matière d’agriculture biologique. “La politique agricole commune (PAC) doit viser la souveraineté alimentaire”, résume le parti, qui compte aussi supprimer les conditionnalités environnementales du versement des aides de la PAC aux agriculteurs.

Propagande woke” et “natalité européenne

Dans le dernier chapitre, Reconquête pourfend, pêle-mêle, la “libre circulation des hommes, des capitaux et des biens”, les “associations militantes LGBT”, “les multinationales de la drogue” et “la propagande woke”, dont il faudrait “libérer les Européens”.

Sur ce dernier point, la formation nationaliste veut notamment “interdire toute campagne européenne faisant la promotion de l’idéologie woke”, “supprimer tout financement au wokisme et aux associations militantes LGBT” ou encore “obtenir l’abolition de la GPA dans tous les Etats membres”.

Pour lutter contre le trafic et l’usage de drogues en Europe, le parti d’Eric Zemmour prévoit de renforcer les coopérations européennes, douanières, policières et judiciaires” ou encore “d’augmenter massivement le contrôle des marchandises dans les ports européens” au prix d’un ralentissement des échanges internationaux.

Le programme de Marion Maréchal se conclut par une défense de la natalité européenne à travers plusieurs mesures, telles que la réorientation du Fonds social européen (FSE+) vers des politiques de soutien aux familles ou le fait de “réserver Erasmus”, le programme de mobilité de l’UE, aux jeunes Européens.

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