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Elections européennes 2024 : quelle est la composition du nouveau Parlement européen ?

Les élections européennes de 2024 passées, on peut désormais évaluer la composition du nouveau Parlement européen en fonction des résultats dans les 27 Etats membres. La droite conforte sa position de premier groupe politique, devant les sociaux-démocrates. L’extrême droite progresse fortement, tandis que les libéraux et les écologistes perdent de nombreux élus.

Le Parlement européen compte 720 députés à l’issue du scrutin, le 9 juin 2024 - Crédits : Matthieu Cugnot / Parlement européen

A quoi ressemble le nouveau Parlement européen ? Après les élections européennes, qui se sont déroulées du 6 au 9 juin 2024 dans les 27 Etats membres, les services du Parlement européen actualisent chaque semaine les projections de l’hémicycle. Si les principaux groupes politiques sont constitués, le nombre de députés européens qui les composent continue d’évoluer, au gré des ralliements et des défections de certains d’entre eux. 

Si l’agencement des forces politiques peut toujours changer en cours de législature, il devrait néanmoins se stabiliser à l’approche de la session plénière inaugurale, qui débute le 16 juillet 2024. 

Pour former un groupe politique au Parlement européen, il faut réunir au minimum 23 députés issus de 7 pays différents. A noter que lors de la mandature 2024-2029, le Parlement européen est plus fourni que lors de la précédente : 15 sièges supplémentaires ont été attribués à différents Etats membres, faisant passer le nombre de députés européens de 705 à 720.

La droite et la gauche se stabilisent

Le premier enseignement de cette projection est la relative stabilité des deux principaux groupes au Parlement européen, qui représentent les familles politiques européennes traditionnelles que sont la droite et la gauche.

Le groupe du Parti populaire européen (PPE), dans lequel siègent, entre autres, les élus français des Républicains (LR) ou les chrétiens-démocrates allemands (CDU/CSU), compte historiquement le plus grand nombre de représentants au sein de cette assemblée. Il conserve en principe sa première place avec 13 élus supplémentaires (189 députés européens, contre 176 à la fin de la mandature 2019-2024).

L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), groupe politique du Parti socialiste européen (PSE), serait dans une situation semblable, mais en très légère baisse, passant de 139 à 136 élus (-3). Elle resterait ainsi la deuxième force politique du Parlement européen. Siègent notamment dans ses rangs les eurodéputés français du Parti socialiste et de Place publique (PS-PP), ou ceux du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

Percée de l’extrême droite

Autre enseignement important de cette projection, le renforcement des deux groupes d’extrême droite à prévoir. Du côté des Conservateurs et réformistes européens (CRE), la famille politique de la Première ministre italienne Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia), on observe une hausse importante des effectifs. 14 élus viendraient grossir le contingent eurosceptique, portant son nombre de parlementaires à 83, contre 69 à la fin de la mandature 2019-2024. Une augmentation qui ferait désormais du groupe CRE la troisième force politique de l’hémicycle.

Les nationalistes d’Identité et démocratie (ID), qui comptent dans leurs rangs les élus du Rassemblement national (RN) ou les Italiens de la Lega, glaneraient 9 sièges supplémentaires. Ce qui leur permettrait de passer de 49 à 58 eurodéputés.

Un renforcement de l’extrême droite qui s’observe également à travers la composition du groupe des non-inscrits, bien qu’il passe de 62 à 45 eurodéputés (-17). Tous les membres de ce groupe ne sont pas proches idéologiquement de l’extrême droite, mais on y retrouve notamment les 15 élus nationalistes allemands de l’AfD (récemment exclus du groupe ID), ou les 10 eurodéputés du Fidesz, le parti au pouvoir en Hongrie. Ces deux formations politiques pourraient d’ailleurs rejoindre l’un des deux groupes d’extrême droite ou tenter d’en former un troisième.

Le prochain Parlement européen recense ainsi plus de 160 représentants des courants nationalistes au sein de l’Union européenne. Et ce sans compter les 45 nouveaux élus que les services du Parlement européen classent encore dans une catégorie “Autres”, en raison du manque d’informations concernant les groupes politiques au sein desquels ils pourraient siéger prochainement.

Les libéraux et les écologistes dégringolent, la gauche radicale stable

En forte progression lors des élections européennes de 2019, les groupes libéraux et écologistes tombent de haut cette année. Renew Europe, qui regroupe notamment les élus de la majorité présidentielle française et les Espagnols de Ciudadanos, perdrait 28 représentants, passant ainsi de 102 à 74 eurodéputés. C’est le plus grand recul parmi tous les groupes politiques du Parlement européen. Les libéraux perdraient donc leur statut de troisième groupe politique, au profit du CRE.

Du côté des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE), la perte est estimée à 18 sièges, soit le quart de leurs effectifs. Le groupe, qui compte dans ses rangs les élus français d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) et les Allemands de Die Grünen, passerait ainsi de 71 à 53 élus. Quatrième groupe le plus important lors de la précédente mandature, les écologistes reculeraient ainsi d’une place.

Enfin, la Gauche au Parlement européen (GUE/NGL) conserverait son rang de plus petit groupe politique. Rassemblant entre autres les élus de La France insoumise (LFI) ou de Die Linke en Allemagne, elle verrait son contingent rester relativement stable, à 39 eurodéputés contre 37 précédemment (+2).

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