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Elections européennes : l’extrême droite allemande interdit à sa tête de liste de faire campagne après des propos sur les SS

Ce mercredi 22 mai, le bureau fédéral de la formation d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a annoncé que son chef de file pour les européennes, Maximilian Krah, avait été éjecté de la campagne à la suite d’une interview polémique. En cause : des propos sur le nazisme et la Seconde Guerre mondiale. Le dirigeant demeure toutefois la tête de liste de l’AfD pour le scrutin du 9 juin.

L'eurodéputé allemand Maximilian Krah, ici au Parlement européen en décembre 2023, reste la tête de liste du parti d'extrême droite AfD pour les élections européennes malgré son éviction de la campagne en raison de propos controversés - Crédits : Parlement européen
L’eurodéputé allemand Maximilian Krah, ici au Parlement européen en décembre 2023, reste la tête de liste du parti d’extrême droite AfD pour les élections européennes malgré son éviction de la campagne - Crédits : Parlement européen

Le parti d’extrême droite allemand AfD a banni, mercredi 22 mai, de tout meeting électoral sa tête de liste aux élections européennes (du 6 au 9 juin), Maximilian Krah”, rapporte France info. Cette sanction intervient après “une série de dérapages” de l’eurodéputé d’outre-Rhin, poursuit la chaîne d’information en continu.

Le dernier incident en date impliquant l’homme politique, par ailleurs “soupçonné de proximité avec la Russie et la Chine”, remonte au week-end dernier, explique France 24. Dans un entretien publié dimanche 19 mai par les quotidiens italien La Repubblica et britannique Financial Times, il avait affirmé qu’un SS n’était “pas automatiquement un criminel”, indique la chaîne de télévision française.

Alors que Maximilian Krah a annoncé sa mise en retrait sur X, Le Monde note que le numéro 2 de la liste menée par l’AfD aux élections européennes, Petr Bystron, a lui aussi été contraint “d’annoncer [qu’il] renonçai[t] à participer à tout événement d’ici au scrutin du 9 juin”. Ses liens avec la Russie sont en cause, ajoute le journal du soir.

Par ailleurs, le Rassemblement national (RN) a fait savoir qu’il mettait “fin à sa coopération avec l’AfD au Parlement européen au sein du groupe [d’extrême droite] Identité et démocratie (ID), après les propos tenus par Maximilian Krah [Libération].

Propos polémiques

Je ne dirai jamais que tous ceux qui portaient un uniforme SS étaient automatiquement des criminels”, a donc affirmé l’avocat de 47 ans lors de l’entretien publié le week-end dernier [Die Zeit]. “Il y avait certainement un pourcentage élevé de criminels, mais tous n’étaient pas des criminels”, a répondu Maximilian Krah lorsqu’on lui a demandé si les membres des SS (une organisation paramilitaire nazie) étaient des criminels de guerre, poursuit l’hebdomadaire allemand.

A la suite de la sanction annoncée par le bureau fédéral de l’AfD, ce mercredi 22 mai, la tête de liste du parti pour le scrutin du 9 juin a confirmé sa mise à l’écart sur X, tout en déplorant que “des déclarations objectives et nuancées de [sa] part” aient été utilisées “comme prétexte pour nuire” à sa formation politique [France info]. “La dernière chose dont nous avons besoin en ce moment, c’est un débat à mon sujet”, a-t-il toutefois ajouté, souhaitant que l’AfD maintienne son unité [Der Spiegel].

Depuis plusieurs semaines, Maximilian Krah est en effet “devenu une source d’embarras pour son parti qui l’avait pourtant désigné il y a environ un an, à une large majorité, pour être tête de liste aux élections européennes du 9 juin”, rappelle France 24. Toutefois, l’AfD a pris la décision de le maintenir en tant que tête de liste pour le scrutin, “puisqu’il est trop tard pour changer”, fait remarquer France info.

Il était urgent d’établir un cordon sanitaire”, a de son côté déclaré mercredi la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale Marine Le Pen, sur Europe 1, après l’annonce faite par son parti concernant la fin de sa collaboration avec l’AfD au Parlement européen [The Guardian]. “L’AfD va de provocation en provocation”, a-t-elle martelé, accusant le parti allemand d’être “pris en otage par ses éléments les plus radicaux”, cite le quotidien britannique.

Déjà à la fin de l’année 2023, le RN avait “pris ses distances avec son allié allemand après une réunion d’identitaires à Potsdam […], au cours de laquelle un projet d’expulsion massive d’Allemagne de personnes étrangères ou d’origine étrangère avait été discuté” [France 24].

Soupçons de proximité avec la Russie et la Chine

Outre les dérapages de Maximilian Krah, “un de ses assistants au Parlement européen, Jian Guo, se voit […] reprocher par le parquet fédéral d’avoir espionné au cœur même de l’institution pour le compte de Pékin, ce pourquoi il a été arrêté fin avril”, rappelle Libération.

De plus, l’avocat de 47 ans est lui aussi directement visé “par deux enquêtes pour soupçons de financements illégaux venant de Russie et de Chine”, relève Le Monde. Par ailleurs, le numéro 2 de la liste portée par l’AfD, Petr Bystron, également banni de la campagne, est “suspecté d’avoir touché de l’argent de sources pro-russes, en l’occurrence du site d’information Voice of Europe”, fermé fin mars compte tenu de son rôle de relai de la propagande du Kremlin sur le Vieux Continent, ajoute le journal du soir.

Dans les derniers sondages, l’AfD est désormais “créditée d’environ 15 % des intentions de vote aux élections européennes”, au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates du chancelier allemand Olaf Scholz et les Verts, indique France info. Bien que les sondages récents du parti d’extrême droite soient à la baisse en raison de ces différentes polémiques, “après avoir [notamment] culminé à près de 23 % fin 2023″, l’AfD “reste à un niveau plus élevé qu’aux élections de 2019 où [elle] avait obtenu 11 % des suffrages”, précise la chaîne d’information en continu.

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