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Elections législatives 2024 : quel est le programme de la majorité présidentielle sur l’Europe ?

Présenté par Gabriel Attal jeudi 20 juin, le programme de la majorité présidentielle pour les élections législatives anticipées aborde la question de l’Europe à travers plusieurs propositions.

Le Premier ministre Gabriel Attal, lors de la présentation à la presse du programme de la majorité présidentielle, jeudi 20 juin - Crédits : capture d’écran YouTube

Pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024, les partis de la majorité présidentielle (Renaissance, Horizons et MoDem) se retrouvent sous la bannière “Ensemble pour la République”. Leur programme a été détaillé par le Premier ministre Gabriel Attal lors d’une conférence de presse, jeudi 20 juin.

Celui-ci contient un certain nombre de propositions en lien avec l’Europe et l’international. Le camp présidentiel a aussi avancé un grand nombre de mesures au cours de la campagne des élections européennes, à travers la liste “Besoin d’Europe” portée par Valérie Hayer, en vue de les faire appliquer par le nouveau Parlement européen.

Plusieurs mesures portées par celui qui est aussi député européen concernent spécifiquement l’Union européenne. Un sujet sur lequel le RN avait aussi pu exposer sa vision au cours de la campagne des élections européennes du 9 juin, dans l’objectif de faire appliquer ces mesures par le nouveau Parlement européen.

Toutefois, les législations européennes étant le plus souvent codécidées par les eurodéputés et le Conseil de l’UE (qui rassemble les 27 Etats membres), le gouvernement français issu des élections législatives de 2024 devrait lui aussi jouer un rôle important dans leur élaboration. 

Défense

Nous resterons dans l’Otan et nous maintiendrons la dissuasion nucléaire. Ces choix, que certaines de nos oppositions voudraient remettre en cause, garantissent la souveraineté de notre nation”, met en avant le programme d’Ensemble pour la République. Un attachement affirmé à l’Alliance atlantique et une référence, sans le nommer, au Rassemblement national, qui souhaitait notamment que la France quitte le commandement intégré de l’Otan lors de l’élection présidentielle de 2022.

A l’heure actuelle, l’organisation compte 32 Etats membres dont 23 appartiennent à l’Union européenne. Avec pour derniers venus la Finlande en 2023 et la Suède en 2024, convaincues de sortir de leur neutralité historique face à la menace que fait peser la Russie sur leur sécurité depuis l’invasion de l’Ukraine.

Cet événement a encouragé plusieurs Etats membres de l’UE à augmenter leurs dépenses militaires. Et certains en Europe aimeraient que cette dynamique s’intensifie, à l’instar de la majorité présidentielle. Dans son programme pour les élections européennes, elle appelait à un accroissement des budgets de défense des tous les pays de l’UE à 2 % du PIB d’ici 2025 et à 3 % d’ici 2030. En ce qui concerne la France, “nous doublerons d’ici 2030 le budget militaire de la nation”, avance Ensemble pour la République dans son programme pour les législatives.

Soutien à l’Ukraine

Ensemble, nous soutenons l’Ukraine face à l’agression”, est-il également affirmé. De son côté, la liste Besoin d’Europe de Valérie Hayer souhaitait poursuivre “notre soutien militaire dans la durée à l’Ukraine”.

Emmanuel Macron a lui aussi multiplié les marques de soutien à Kiev depuis l’invasion russe en 2022. Récemment, le 7 juin dernier, le chef de l’Etat a notamment profité d’une visite de Volodymyr Zelensky à l’Elysée pour faire part de sa volonté de “finaliser une coalition” d’instructeurs militaires occidentaux en Ukraine. Une aide qui viendrait s’ajouter aux armes, munitions et avions déjà envoyés ou promis par Paris.

Environnement

D’ici 2030, nous baisserons de 55 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990″, est-il écrit dans le programme d’Ensemble pour la République. Une cible conforme à l’objectif défini au niveau européen à travers la “loi climat” entrée en vigueur en juillet 2021, qui a aussi entériné l’engagement de l’UE d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Pendant la campagne des européennes, Valérie Hayer défendait par ailleurs la mise en place d’un vaste plan d’investissement de 1 000 milliards d’euros à l’échelle du continent. Intitulé “Plan Europe 2030”, celui-ci aurait notamment vocation à compléter le Pacte vert, la feuille de route de l’UE pour parvenir à la neutralité carbone.  

Energie

La majorité présidentielle promet une baisse des factures d’électricité de 15 % “dès cet hiver”. “Pour chaque Français, ce sera 200 euros de moins sur la facture annuelle”, est-il affirmé dans le programme présenté par le Premier ministre.

Des prix moins élevés qui seraient notamment obtenus “grâce à la réforme du marché européen de l’électricité”. Adoptée fin mai, celle-ci vise à stabiliser les prix et à offrir plus de visibilité aux consommateurs.

Immigration

Grâce à la réforme européenne du droit d’asile”, Ensemble pour la République annonce l’ouverture de “centres de rétention aux frontières extérieures de l’Europe” afin d’y “examiner la situation des migrants avant qu’ils n’arrivent sur notre sol”. Une évolution effectivement prévue par le Pacte européen sur la migration et l’asile, définitivement adopté le 14 mai dernier, après neuf ans de négociations.

Dans son programme Valérie Hayer appelait en outre à une augmentation du nombre de garde-frontières et de garde-côtes européens jusqu’à 30 000, pour “appuyer les Etats membres dans les contrôles et expulsions”. Si elle visait un doublement des retours de migrants en situation irrégulière, jusqu’à 200 000 par an à l’échelle européenne, la tête de liste prévoyait également d’octroyer 100 000 visas prioritaires pour les métiers en tension ainsi que pour les “talents étrangers (chercheurs et entrepreneurs)”. Une logique que l’on retrouve chez Ensemble pour la République, qui veut continuer “à accueillir des chercheurs de renom, des médecins, des étudiants à fort potentiel, tout comme les travailleurs qualifiés dont notre tissu économique a besoin”.

Accords de libre-échange

Si cet aspect n’est pas abordé dans le programme de la majorité présidentielle pour les législatives, il l’était dans celui de Valérie Hayer.

Cette dernière militait pour l’abandon des négociations européennes d’accords commerciaux avec les pays ne respectant pas les accords de Paris sur le climat et de Montréal sur la biodiversité. Ce qui impliquerait le rejet de l’accord actuel avec le Mercosur, faisait-elle valoir. Un traité que la France refuse de ratifier en l’état.

Retrouvez l’intégralité du programme d’Ensemble pour la République, ici.

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