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Elections législatives 2024 : quel est le programme des Républicains sur l’Europe ?

Traversés par une crise interne, Les Républicains n’ont pas présenté de programme officiel pour les élections législatives. Ils avaient toutefois largement pu exposer leur vision de l’Europe lors de la campagne pour les élections européennes du 9 juin dernier.

Entre des élections législatives extrêmement rapprochées des européennes et le ralliement de leur président Eric Ciotti au Rassemblement national, Les Républicains connaissent une période trouble. Une situation complexe qui contribue à expliquer pourquoi le parti n’a pas présenté de programme pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.

Quatrième groupe de l’Assemblée nationale sortante et majoritaire au Sénat, LR a toutefois fait de nombreuses propositions législatives au cours du travail parlementaire, de même que sur son site. Sur l’Europe, le projet du parti a été abondamment détaillé dans son programme pour les élections européennes du 9 juin dernier, porté par sa tête de liste François-Xavier Bellamy. Avec pour objectif d’être appliqué par le nouveau Parlement européen.

Plusieurs mesures portées par celui qui est aussi député européen concernent spécifiquement l’Union européenne. Un sujet sur lequel le RN avait aussi pu exposer sa vision au cours de la campagne des élections européennes du 9 juin, dans l’objectif de faire appliquer ces mesures par le nouveau Parlement européen.

Toutefois, les législations européennes étant le plus souvent codécidées par les eurodéputés et le Conseil de l’UE (qui rassemble les 27 Etats membres), le gouvernement français issu des élections législatives de 2024 devrait lui aussi jouer un rôle important dans leur élaboration. 

Immigration

La thématique migratoire occupait une place importante dans le programme de LR aux européennes. Avec un durcissement prôné par le parti. La formation de droite souhaitait notamment un renforcement des moyens de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, à 30 000 agents contre 10 000 actuellement prévus pour 2027.

LR appelait aussi à une plus grande fermeté vis-à-vis des pays d’origine des migrants en situation irrégulière, avec par exemple la fin des aides au développement et des visas pour ceux ne signant ou n’appliquant pas les accords de réadmission.

Le parti voulait aussi restreindre les conditions d’accueil. Parmi les mesures proposées figurait le conditionnement, pour l’ensemble des Vingt-Sept, du versement de toute prestation sociale non contributive à trois ans de présence régulière. Ou encore une réforme de la directive européenne sur le regroupement familial, pour “permettre aux Etats membres d’en durcir partout les conditions”.

Economie

Concernant l’économie, le parti dénonçait le “délire normatif européen” que subiraient “l’agriculteur et l’artisan” comme “la grande entreprise”. Pour aboutir à “la simplification et [à] la réduction du nombre de normes”, la liste de François-Xavier Bellamy souhaitait notamment réduire de 25 % le nombre de fonctionnaires européens “dans les fonctions de législation” pour les affecter davantage à la “mise en œuvre” des projets européens. LR défendait aussi le principe de deux normes européennes supprimées pour toute nouvelle norme adoptée.

François-Xavier Bellamy et ses colistiers proposaient par ailleurs la mise en place d’un plan “Made in Europe 2030″, destiné à “relocaliser la production en Europe et réindustrialiser notre continent”. Concernant les accords de libre-échange, LR voulait y inclure systématiquement des clauses miroirs, pour assurer une réciprocité des normes sociales et environnementales entre les deux parties. Raison pour laquelle les accords avec le Canada (Ceta) et avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) étaient rejetés dans leur forme actuelle par le programme du parti.

Un axe entier de ce dernier était en outre consacré à la “souveraineté alimentaire” de l’Europe, celle-ci se devant de “soutenir nos agriculteurs, nos pêcheurs et notre ruralité”. Pour ce faire, LR proposait une augmentation du budget de la politique agricole commune (PAC) et de la politique commune de la pêche (PCP) “en tenant compte de l’inflation”, sans toutefois en préciser le niveau.

Environnement

François-Xavier Bellamy souhaitait une abrogation des dispositions du Pacte vert, la feuille de route environnementale de l’UE, qui favoriseraient la “décroissance agricole”. La stratégie “De la ferme à la table”, déclinaison du Pacte vert dans le domaine de l’alimentation, était notamment désignée. Pour la mandature 2024-2029, LR désirait un moratoire sur toute nouvelle norme pour les secteurs agricole et de la pêche.

De manière plus générale sur le Pacte vert, la liste ne remettait pas en cause l’objectif final de neutralité carbone à l’horizon 2050 mais réclamait l’instauration d’un “principe de liberté technologique” pour y parvenir. Elle comptait à ce titre revenir sur l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves, prévue pour 2035. LR défendait par ailleurs un “grand programme de construction de centrales nucléaires” dans l’UE ainsi que la promotion de la filière hydrogène.

Défense

En matière de défense, la liste LR demandait que tous les Etats membres se fixent pour “objectif d’atteindre le plus vite possible le seuil de 3 % de leur PIB annuel” consacré aux dépenses militaires. L’Otan, organisation à laquelle appartiennent 23 pays de l’UE sur 27, “est et doit rester un pilier de la défense européenne”, selon le parti de droite. A ce titre, celui-ci souhaitait que l’état-major de l’UE, organe travaillant auprès du Conseil, reçoive davantage de moyens pour devenir un centre d’opérations permanent et créer un “pilier européen” de l’Otan.

Une autre proposition visait à tripler le budget du Fonds européen de défense, qui finance des projets transeuropéens de l’industrie de la défense, de 8 à 25 milliards d’euros. LR prévoyait également une formation de deux mois pour chaque jeune Européen et Européenne aux “enjeux de la défense opérationnelle”.

Ukraine

Le programme porté par François-Xavier Bellamy se positionnait en faveur d’un “soutien massif à l’Ukraine pour repousser l’agression russe plutôt que de promettre un nouvel élargissement de l’Union européenne”.

Se positionnant pour des aides importantes tant sur le plan militaire qu’économique, LR rejetait donc dans le même temps un élargissement à l’Ukraine, à la Moldavie, à la Géorgie et aux pays des Balkans occidentaux. Du moins pour le moment, avant de “consolider l’Europe”. A la place, LR souhaitait y arrimer ces pays “par des partenariats solides et par le développement du statut d’Etat associé à l’Union européenne”. Pour la Turquie en revanche, les négociations d’adhésion devaient “prendre fin une bonne fois pour toutes”, ce qui nécessiterait a minima l’unanimité des Etats membres.

Consultez notre dossier spécial Elections européennes 2024

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