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Elections législatives 2024 : quel est le programme du Nouveau Front populaire sur l'Europe ?

Dans son programme pour les élections législatives anticipées, le Nouveau Front populaire présente un certain nombre de mesures touchant de près à la politique européenne. Transition écologique, guerre en Ukraine et à Gaza, accords de libre-échange… découvrez les propositions de la coalition des partis de gauche.

Le Nouveau Front populaire rassemble les quatre grands partis de gauche que sont La France insoumise, le Parti communiste français, le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts - Crédits : compte @EELV

Pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024, les principaux partis de gauche se sont rassemblés sous une bannière commune, le “Nouveau Front populaire” (NFP). Cette coalition rassemble notamment le Parti socialiste, La France insoumise, les Ecologistes (ex-EELV) et le Parti communiste français.

Désigné comme un “contrat de législature”, le programme de l’alliance contient un certain nombre de propositions portant directement sur l’Union européenne, ainsi que sur la place et le rôle de la France en son sein. Des mesures que le NFP entend mettre en œuvre à diverses échéances dans le cas où il gouvernerait le pays : lors des 15 premiers jours, des 100 premiers jours ou des mois suivants.

Diversifier la diplomatie française

Parmi les “20 actes de rupture” entrepris au cours des 15 premiers jours de gouvernement, le Nouveau Front populaire entend “mettre à l’ordre du jour des changements pour l’Europe”. Parmi eux : “refuser les contraintes austéritaires du pacte budgétaire” et “proposer une réforme de la Politique agricole commune (PAC)”, déjà prônée par les quatre principaux partis de l’alliance en vue des élections européennes du 9 juin.

Les formations de gauche proposent également de pousser “l’adoption de la clause de la législation la plus favorisée en Europe”. Cette mesure reviendrait à généraliser à l’ensemble de l’Union européenne les législations les plus avancées dans chaque Etat membre en matière de droits des femmes. Elle aussi était déjà portée par les quatre principaux partis de gauche lors de la campagne européenne.

Soutenir “indéfectiblement” l’Ukraine et “agir pour un cessez-le-feu immédiat” à Gaza

La guerre en Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas occupent une place importante dans ce programme. Face à l’agression russe en Ukraine, le Nouveau Front populaire affirme son ambition de “défendre indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ainsi que l’intégrité de ses frontières, par la livraison d’armes nécessaires, l’annulation de sa dette extérieure, la saisie des avoirs des oligarques qui contribuent à l’effort de guerre russe […], l’envoi de casques bleus […] et œuvrer au retour de la paix”. Un ensemble de mesures proches de celles précédemment portées par le Parti socialiste / Place publique et Les Ecologistes.

En ce qui concerne la guerre à Gaza, la coalition de gauche entend “agir pour un cessez-le-feu immédiat” dans ce territoire et contribuer à y instaurer “une paix juste et durable”. Sur le plan européen, cela passerait notamment par “la suspension de l’accord d’association Union européenne – Israël, conditionné au respect des droits humains”, ce que prônaient déjà les quatre partis au cœur de l’alliance lors de la campagne des européennes. Autre projet réaffirmé dans le programme commun : la reconnaissance immédiate de “l’Etat de Palestine aux côtés de l’Etat d’Israël”.

Au niveau international, la coalition consacrerait également son début de mandat à “l’urgence de la paix”. Elle plaide ainsi pour “une diplomatie de promotion des biens communs planétaires”, qui serait notamment au service de la “reconnaissance du crime d’écocide”, de la “protection des fonds marins”, de “la levée des brevets sur les vaccins et les moyens médicaux de lutte contre les pandémies” ou encore de “la démilitarisation et la dépollution de l’espace”.

Faire de la France une nation leader de la transition climatique en Europe

Lors de la deuxième phase de gouvernement du Nouveau Front populaire, appelée “l’été des bifurcations”, le programme prévoit essentiellement des grandes réformes de politique nationale. Mais parmi elles, la coalition entend consolider les efforts de la France en matière climatique pour en faire une nation modèle, notamment à l’échelle européenne.

Pour “entamer la planification écologique”, les partis de gauche souhaitent “mettre en place un plan climat visant la neutralité carbone en 2050″ (La France insoumise visait auparavant 2040), “renforcer la structuration de filières françaises et européennes de production d’énergies renouvelables”, ou encore “faire de la France le leader européen des énergies marines avec l’éolien en mer et le développement des énergies hydroliennes”.

Réindustrialisation, libre-échange et immigration

Dans la dernière partie de son programme, intitulée “les transformations”, le Nouveau Front populaire met là aussi en avant une batterie de mesures réalisables à l’échelle européenne. Au cours de ses premiers mois de gouvernement, la coalition entend ainsi “engager un plan de reconstruction industrielle pour mettre fin à la dépendance de la France et de l’Europe dans les domaines stratégiques”, tels que les semi-conducteurs ou les médicaments.

Elle compte également “mettre fin aux accords de libre-échange”, ce que revendiquaient particulièrement LFI, le Parti communiste et Les Ecologistes lors de la campagne pour les élections européennes. Deux traités sont particulièrement visés : le CETA, déjà partiellement en  vigueur entre le Canada et l’UE, et le projet d’accord UE-Mercosur avec plusieurs pays d’Amérique du sud. Objectif :  protéger les agriculteurs français face à “la concurrence déloyale”.

Sur le volet de l’asile et des migrations, le Nouveau Front populaire propose la mise en place d’une “agence de sauvetage en mer et sur terre, dans l’attente de sa création au niveau européen et en appui de l’agence de l’Union européenne pour l’asile”. Elle entend également “réviser le pacte asile immigration européen”, largement décrié par toutes les forces de gauche au cours de la campagne des européennes.

Des perspectives pour l’UE à moyen et long terme

A la toute fin de ce programme long de 24 pages, le Nouveau Front populaire consacre son ultime paquet de mesures plus spécifiquement à l’Europe. En guise de perspectives sur l’action que mènerait un gouvernement issu de cette coalition à l’échelle de l’Union européenne lors des prochains mois et années, les partis de gauche listent une série de grandes réformes.

Le Nouveau Front populaire propose ainsi de doter l’Union de nouveaux outils et politiques, tels qu’un “pacte européen pour le climat et l’urgence sociale”, l’instauration d’un “protectionnisme écologique et social aux frontières de l’Europe” ou la mise en place d’une “règle verte pour prioriser les investissements verts”.

Le volet social des politiques européennes n’est pas en reste, avec l’adoption souhaitée d’un “mécanisme d’harmonisation sociale par le haut entre les Etats pour mettre fin aux politiques de dumping social et fiscal”. Là aussi, les principaux partis de la coalition poussaient déjà en ce sens en vue du scrutin européen.

Dans le domaine fiscal, ils proposent de nouveau de “taxer les plus riches au niveau européen pour augmenter les ressources propres du budget” de l’UE, mais aussi de “généraliser la taxation des superprofits au niveau européen”. Côté institutionnel, la proposition de “passer au vote à la majorité qualifiée” au Conseil européen est mise sur la table pour les questions fiscales.

Enfin, la coalition de gauche entend “modifier le droit de la concurrence en Europe pour garantir le droit de monopole public au niveau national”, ce que revendiquait déjà auparavant La France insoumise.

Retrouvez l’intégralité du programme du Nouveau Front populaire, ici.

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