Touteleurope.eu est le site pédagogique de référence sur les questions européennes : Qui sommes-nous ?

Logo Toute l'Europe

Elections législatives 2024 : quelle répartition des sièges dans la future Assemblée nationale ?

Les résultats des élections européennes du 9 juin dernier ont entrainé la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation de législatives anticipées. A quoi ressemblera l’hémicycle national à l’issue du scrutin des 30 juin et 7 juillet ? Voici une projection des forces qui pourraient composer la future Assemblée nationale, selon les sondages.

Après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier à l’issue des élections européennes, les citoyens français sont de retour aux urnes. Les 30 juin et 7 juillet prochains, ils éliront les 577 députés de l’Assemblée nationale.

A quoi pourrait ressembler l’hémicycle au soir du 7 juillet ? A quelques jours du premier tour du scrutin, les sondages se succèdent et certains instituts proposent également des projections en sièges. Chacun présente une fourchette haute et une fourchette basse. Pour simplifier la lecture, nous présentons dans le graphique ci-dessous les projections de chaque institut de sondage avec la moyenne de ces deux fourchettes. 

Forte percée du Rassemblement national

Le premier enseignement à retenir de ces projections est une percée du Rassemblement national. Tous les instituts s’accordent à dire que le parti d’extrême droite arriverait en tête, recueillant 238 sièges selon la moyenne des études utilisées.

Dans le détail, les projections de sièges varient de 210 (fourchette la plus basse) à 300 (fourchette la plus haute). Dans la plupart des projections, le Rassemblement national n’obtiendrait qu’une majorité relative et non la majorité absolue des sièges, fixée à 289.

Le parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen surfe sur sa dynamique des élections européennes, lors desquelles il est arrivé en tête avec 31,37 % des voix et 30 élus. Lors des précédentes élections législatives en 2022, il avait obtenu 89 députés, ce qui constituait déjà un record pour cette formation politique.

Le Nouveau Front populaire progresse 

Un deuxième bloc devrait également voir son effectif croitre. Le Nouveau Front populaire (La France insoumise, Parti socialiste, Les Écologistes, Parti communiste français…) enverrait 184 représentants à l’Assemblée nationale selon la moyenne des projections (entre 150 et 230 selon les fourchettes des différents instituts).

Avant la dissolution, les forces de la NUPES (l’alliance constituée par les forces de gauche en 2022) comptait 149 sièges au palais Bourbon. Lors des élections européennes, chaque parti de gauche s’est présenté de manière indépendante. C’est la liste PS/Place publique, menée par Raphaël Glucksmann avec 13,83% qui est arrivée en tête des forces de gauche.

La majorité présidentielle et LR dégringolent

Deux groupes devraient perdre gros. La majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons, Agir…) reculerait le plus selon les projections, n’obtenant en moyenne que 96 sièges, contre 250 avant la dissolution de l’Assemblée nationale. Les estimations varient de 65 à 130 sièges.

Les Républicains enregistreraient également d’importantes pertes. Les différentes projections donnent au parti de centre droit et à ses alliés 37 députés (10 pour la fourchette la plus basse, 50 pour la plus élevée). Ils étaient encore 62 avant l’annonce d’Emmanuel Macron. Pour ces élections législatives, le parti est divisé. Contre l’avis des autres dirigeants du parti, le président des Républicains Eric Ciotti a annoncé un accord avec le Rassemblement national dans certaines circonscriptions. Deux instituts (Ifop, Harris) classent ces élus à part, tandis que les autres les comptabilisent parmi le Rassemblement national.

Compte tenu du mode de scrutin, le parti Reconquête n’obtiendrait aucun député. Le Parti d’Eric Zemmour avait bénéficié du système proportionnel en obtenant 5 sièges lors des élections européennes le 9 juin dernier, avec une liste menée par Marion Maréchal.

A quoi ressemblait l’Assemblée nationale avant la dissolution ?

Des projections à prendre avec des pincettes

Les projections réalisées par les différents instituts de sondage sont à mettre en perspective pour plusieurs raisons. “Les intentions de vote permettant cette projection mesurent un rapport de force à un moment donné. Elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme étant prédictives des résultats du scrutin”, précise par exemple Harris Interactive. 

Les instituts anticipent aussi une hausse des “triangulaires”, lorsque trois candidats se maintiennent en lice dans une circonscription pour le second tour. La règle veut que tout candidat ayant reçu les suffrages d’au moins 12,5 % des électeurs inscrits au premier tour, et non des seuls votants, peut se maintenir au second. Or la participation attendue le 30 juin 2024 est supérieure à 60 %, largement au-dessus des 47,5 % du premier tour des législatives de 2022. Le nombre de candidats ayant des chances d’obtenir le seuil requis est donc plus important. Et si le nombre de triangulaires augmente, les estimations sont plus compliquées, car elles dépendent de nombreux paramètres (retrait d’un candidat, report des voix, etc.).

Par ailleurs, rappelons que le mode de scrutin est très différent du scrutin européen, qui se joue à la proportionnelle à un seul tour. Ainsi, lors des européennes, le 9 juin dernier, chaque parti a obtenu un nombre d’élus qui dépend directement du nombre de voix que chaque liste a recueillies (à condition de dépasser un minimum de 5 %). Dans le cadre des législatives, seul le candidat ayant recueilli la majorité des voix à l’issue du scrutin est élu dans chaque circonscription.

Des situations qui expliquent les écarts très importants dans les estimations pour un même groupe politique. Deux instituts de sondage ne proposent par ailleurs pas de projection de l’Assemblée nationale. 

Les sondages retenus pour les projections

  • Rolling Ifop-Fiducial, pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, réalisé du 18 au 21 juin 2024 auprès de 2 317 électeurs.
  • Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, réalisé du 19 au 21 juin 2024 auprès de 1 870 électeurs.
  • Odoxa pour Le Nouvel Obs, réalisé du 19 au 20 juin auprès de 2 006 personnes.
  • Cluster17 pour Le Point, réalisé du 17 au 19 juin auprès de 2 699 personnes. 
  • Harris interactive et Toluna pour Challenges, M6 et RTL, réalisé du 19 au 20 juin 2024 auprès de 2 004 électeurs.

Les listes représentées et leurs sigles

NFP : candidats du Nouveau Front populaire, rassemblant notamment le Parti socialiste, La France insoumise, Les Ecologistes (ex-EELV), le Parti communiste français, Place publique, Génération.s…
Div. Gauche : candidats divers gauche, dissidents de partis du Nouveau Front populaire, Parti radical de gauche…
Majo. présidentielle : candidats de la majorité présidentielle, rassemblant notamment Renaissance, le MoDem, Horizons, Agir…
LR : candidats des Républicains, de l’Union des démocrates et indépendants, des Centristes…
Ciotti+RN : candidats investis par le président des Républicains Eric Ciotti en alliance avec le Rassemblement national
RN : candidats du Rassemblement national et candidats soutenus par Eric Ciotti et le Rassemblement national…

Souverainistes : candidats de Debout la France ou Les Patriotes
Autres : autres candidats, candidats divers centre, divers écologistes, divers extrême droite, divers souverainistes, régionalistes, catégoriels…

Quitter la version mobile