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Quelle participation aux élections législatives et européennes en France ?

Les dernières élections législatives ont attiré moins de 50 % des électeurs français, un chiffre inférieur à celui des élections européennes du 9 juin 2024. Mais le scrutin des 30 juin et 7 juillet 2024 pourrait marquer une rupture, avec une forte hausse de la participation attendue, selon les sondages.

Quelle participation aux élections en France ? Si le scrutin présidentiel reste de loin le plus mobilisateur (74 % de participation au premier tour de l’élection présidentielle de 2022), les législatives et les européennes de ces dernières années ont attiré environ la moitié des électeurs français aux urnes. 

L’infographie ci-dessus compare l’évolution du taux de participation aux élections européennes en France depuis le premier scrutin au suffrage universel direct en 1979, à celui du premier tour des législatives françaises depuis le début de la Ve République en 1958. Par souci de lisibilité, la participation au second tour des législatives (généralement inférieure à celle du premier tour) n’est pas représentée ici. 

Comme le montrent ces courbes, la participation aux élections législatives ne fait que diminuer depuis 30 ans. De 68,9 % au premier tour du scrutin de 1993, elle est passée à 47,5 % lors du dernier scrutin, en 2022 (46,2 % au second tour).

Tel n’est pas le cas des élections européennes, où le nombre de participants français n’a fait que croître ces quinze dernières années, de 40,6 % en 2009 à 51,5 % en 2024. A tel point que les deux courbes se sont croisées lors de la dernière décennie, la participation aux élections européennes surpassant celle des élections législatives.

Les facteurs de la participation

De nombreux facteurs sont susceptibles d’influer sur la participation à un scrutin. Ils sont d’ordre :

  • socio-politique : confiance vis-à-vis des institutions et de la classe politique, mobilisation des partis et des candidats, clarté des enjeux… 
  • socio-économique : niveau d’éducation et de revenu, situations de précarité ou de chômage… 
  • démographique : âge, genre, lieu de résidence… 
  • institutionnels et juridiques : mode de scrutin, facilité d’accès aux bureaux, d’inscription sur les listes, de demande de procuration… 
  • et bien sûr conjoncturels : contexte politique et économique (crises, scandales…), intensité de la campagne et de la couverture médiatique, voire tenue d’autres événements importants le même jour. 

Les élections législatives françaises ont longtemps mobilisé plus de participants que les élections européennes. Un constat souvent attribué à une proximité plus élevée et des enjeux nationaux perçus comme plus clairs pour les premières, mais qui ne se vérifie plus depuis dix ans. 

Notons également qu’à l’exception de 1986 où les députés ont été élus à la proportionnelle (ce qui explique en partie le regain d’intérêt cette année-là), le mode de scrutin des législatives a toujours été uninominal majoritaire à deux tours. Le scrutin européen se déroule quant à lui toujours à la proportionnelle depuis 1979.

Une participation en hausse aux élections législatives de 2024 ? 

Selon les instituts de sondages, la participation aux élections législatives du 30 juin 2024 pourrait être plus importante que lors des derniers scrutins, et inverser ainsi la tendance à la baisse observée ces dernières années. 

Dans l’étude Rolling du 21 juin menée par l’Ifop, 64 % des inscrits prévoient de se rendre aux urnes dimanche prochain. Soit 12,5 points de plus qu’aux dernières élections européennes, et 16,5 de plus qu’aux élections législatives de 2022. Si ce chiffre se concrétise, la participation atteindrait alors un record depuis les législatives de 2002, où 64,4 % des électeurs avaient voté. Notons par ailleurs que le regain d’intérêt pour le vote est particulièrement marqué chez les femmes ainsi que parmi les classes moyennes et populaires.

L’augmentation attendue de la participation se reflète également dans le nombre de procurations établies. À une semaine du premier tour, plus d’un million de procurations ont déjà été enregistrées, dépassant le chiffre de 2022. 

Vers une centaine de triangulaires au second tour des législatives le 7 juillet ? 

La hausse de la participation pourrait par ailleurs entraîner une augmentation significative des triangulaires, lorsque trois candidats se maintiennent en lice au second tour du scrutin. La qualification d’un candidat au premier tour dépend en effet du nombre de voix recueillies, qui doivent représenter 12,5 % des électeurs inscrits et non des seuls votants. Plus la participation est forte, plus grandes sont les chances pour un candidat de franchir ce seuil.

A cela s’ajoute un nombre de candidats plus faible que lors des précédents scrutins, notamment en raison de la constitution de grandes alliances partisanes et du délai très court pour déposer sa candidature. Les instituts de sondage anticipent plus d’une centaine de triangulaires cette année sur un total de 577 circonscriptions, contre huit en 2022 et une seule en 2017 !

Reste à savoir à quel parti ce type de configuration profiterait le plus. Ce qui dépend essentiellement du désistement de certains candidats au second tour pour faire barrage à l’un ou l’autre des partis opposés. Et pour l’instant, la conduite à tenir en cas de triangulaire reste plutôt floue pour la plupart des responsables politiques. 

Participation aux élections européennes et législatives en France depuis 1958 (en % des électeurs inscrits)

AnnéeElections européennesElections législatives (1er tour)
195877,1 %
196268,7 %
196780,9 %
196880 %
197381,2 %
197882,8 %
197960,7 %
198170,7 %
198456,7 %
198678,5 %
198865,7 %
198948,8 %
199368,9 %
199452,7 %
199767,9 %
199946,8 %
200264,4 %
200442,8 %
200760,4 %
200940,6 %
201257,2 %
201442,4 %
201748,7 %
201950,1 %
202247,5 %
202451,5 %
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